Ascenseurs : La sécurité n'est pas pour demain23/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ascenseurs : La sécurité n'est pas pour demain

Suite à des accidents mortels dans des cités HLM, des dispositions concernant la sécurité des ascenseurs avaient été votées en juillet 2003 dans la loi "Urbanisme et habitat". Il aura fallu plus d'un an pour que les décrets d'application de ces dispositions soient publiés.

Les propriétaires devront réaliser les travaux de sécurité nécessaires en trois tranches, dans un délai maximal de quinze ans, avec la première tranche avant juillet 2008. Elle concerne en particulier "le verrouillage des portes palières en cas de non-présence de l'ascenseur à l'étage"! Que l'on puisse attendre une sécurité absolue en la matière est effectivement la moindre des choses.

Que le gouvernement estime nécessaire un délai de quinze ans, et que l'on estime à quatre milliards d'euros le montant des mises en conformité, donne une idée de l'ampleur du retard pris et donc du danger que ce retard implique.

470000 ascenseurs, pour 60millions de trajets journaliers, sont utilisés dans le pays. Trois appareils sur cinq ont plus de vingt ans. Près du quart du parc serait dangereux. 200 accidents graves se produisent chaque année. Quinze ont été mortels entre 1998 et 2002, concernant des usagers ou des ouvriers d'entretien. Pour cette année 2002, et pour la seule région Ile-de-France, près de 100000 personnes se sont trouvées bloquées un moment dans un ascenseur.

Ces travaux de sécurisation concernent l'ensemble des propriétaires, des copropriétaires et les immeubles HLM. Dans ces derniers, où les ascenseurs représentent 15% de l'ensemble, les modèles installés sont souvent moins performants, comparés à ceux des immeubles de bureaux ou de standing. Dans certains quartiers, l'entretien est à la fois plus difficile et moins fréquent.

Mais la situation n'est guère avancée puisque, sur la question du financement des travaux, rien n'est encore réglé. Au ministère du Logement, on déclare que, "dans un premier temps, il s'agira de faire contribuer les propriétaires et les bailleurs sociaux, mais cela doit être encore affiné". Prudence, prudence, quand il s'agit de prendre le risque de mécontenter des loueurs d'appartements dont une partie notable constitue un pan de sa clientèle électorale, ou de s'affronter à ces grands propriétaires d'immeubles que sont les compagnies d'assurances, par exemple.

Quant aux logements HLM, pourquoi les locataires devraient-ils payer le surcoût d'une mise en sécurité qui s'impose depuis des années, d'autant plus coûteuse qu'on n'a rien fait pour pallier la détérioration des ascenseurs? La sécurité dans les quartiers populaires, c'est pourtant aussi ça!

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