Chaffoteaux et Maury (Saint-Brieuc) : La direction condamnée23/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux et Maury (Saint-Brieuc) : La direction condamnée

En juin dernier, la direction du groupe italien MTS (Merloni Termo Sanitari), propriétaire de Chaffoteaux et Maury, annonçait son intention de délocaliser une partie de l'entreprise. Elle envisageait de déménager vers le Maroc la fabrication des chauffe-eau, qui concerne 80 salariés.

Les organisations syndicales CGT et FO se sont opposées à ce projet. Plusieurs actions regroupant la majorité du personnel ont eu lieu avant les vacances, mais la direction a maintenu sa volonté de procéder rapidement au déménagement des chaînes de montage. Et, voulant aller vite en besogne, elle n'a pas hésité, au cours de l'été, à assigner le secrétaire du Comité central d'entreprise devant le tribunal de grande instance de Nanterre, dans le but de faire annuler la procédure de "droit d'alerte" que les délégués du CCE avaient souhaité mettre en place face à cette délocalisation, considérant celle-ci comme un "trouble illicite" et un "dommage imminent". Ce "droit d'alerte" permet la nomination d'un expert, afin d'obtenir des éléments chiffrés sur les projets des patrons.

Le tribunal a rendu son verdict le 13 septembre et a débouté la direction de toutes ses demandes. Non seulement le tribunal donne raison aux membres du CCE (maintien du droit d'alerte, nomination d'un expert et versement de dommages à hauteur de 1500 euros au CCE), mais surtout, tant que la procédure n'est pas terminée, le groupe MTS ne pourra pas délocaliser la fabrication des chauffe-eau, sous peine d'une astreinte de 100000 euros par jour.

Le jugement du tribunal ne supprime pas la menace de délocalisation, mais il a fait plaisir. Bien sûr, nous ne savons pas quelle va être la réaction de la direction du groupe MTS et nous n'avons aucune garantie pour l'avenir. Mais cette décision donne un sursis au personnel; sursis qui pourra être mis à profit pour organiser un peu plus la défense des emplois.

Partager