Dans la Fonction publique et ailleurs : L’augmentation des salaires s’impose19/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1697.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Dans la Fonction publique et ailleurs : L’augmentation des salaires s’impose

Le jeudi 18 janvier devaient reprendre les négociations sur les salaires dans la Fonction publique entre ministre et syndicats. Devant le caractère dérisoire des propositions gouvernementales, la CGT, FO, SUD et la FSU ont appelé les travailleurs à se mobiliser, à manifester et, dans plusieurs secteurs, à faire grève.

Le ministre Michel Sapin ne change en effet strictement rien à ce qu'il avait annoncé en décembre dernier : 0,5 % d'augmentation pour l'année 2000, soit en tout et pour tout 40 F de plus à compter de décembre 2000 pour un postier ou une aide-soignante, et 1,2 % prévus en 2001 et 2002. Pour des salaires de 8 000 F, ceux de bien des travailleurs de la Fonction publique, cela ferait donc autour de 100 F d'augmentation mensuelle ces années là.

Ces sommes sont en elles-mêmes dérisoires, et seront rapidement annulées par les augmentations de prix. Mais elles sont encore plus ridicules si l'on se souvient qu'elles font suite à des années pendant lesquelles le pouvoir d'achat des fonctionnaires, comme de tous les travailleurs, n'a cessé d'être rogné. La CGT estime que depuis 1983, époque où s'était appliqué le blocage des salaires instauré par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy, le pouvoir d'achat des fonctionnaires a baissé de 10 % par rapport à l'indice INSEE et de 30 % par rapport à l'indice du syndicat. Il faudrait donc augmenter les salaires de 2 000 F par mois au moins pour combler le retard.

Il n'en va d'ailleurs pas différemment dans le secteur privé. Pendant des années, les patrons ont profité de la pression du chômage pour bloquer, et même réduire, les salaires réels. Et à cela s'est ajouté pour l'ensemble des travailleurs l'accroissement des prélèvement sociaux. En programmant pour les années à venir des augmentations peau de chagrin dans la Fonction publique, Jospin veut bien sûr faire des économies qu'il pourra affecter en subventions ou allégements de charges au patronat. Mais il veut aussi, comme toujours donner l'exemple au patronat. Il répète en toute occasion que ce n'est pas parce qu'il parle de baisse du chômage, voire de plein-emploi, qu'il faut augmenter les salaires. Les négociations dans la Fonction publique sont pour lui l'occasion de montrer que pour les fonctionnaires, qui représentent un quart des salariés, il entend bien garder ce cap. Et nul doute que ce message sera reçu cinq sur cinq par les patrons. Dans ce domaine, patronat et gouvernement sont sur la même longueur d'onde.

Alors oui, il y a un verrou à faire sauter en matière de salaires, et pas seulement dans la Fonction publique. Il faut en finir avec ces années de blocage, voire de diminution des revenus du monde du travail et exiger le rattrapage de ce qui est dû aux travailleurs.

Ce 18 janvier seuls les fonctionnaires ont été appelés par leur organisations syndicales à manifester. Ce devrait être tous les travailleurs qui, dans la prochaine période, se retrouvent au coude à coude pour exiger leur dû.

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