Face aux attaques du patronat contre les retraites : Tous dans la rue le 25 janvier !19/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1697.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Face aux attaques du patronat contre les retraites : Tous dans la rue le 25 janvier !

Le porte-parole du MEDEF, Denis Kessler,a annoncé mardi 16 janvier l'intention dupatronat de ne plus payer les cotisations à l'ASF (Association pour la structure financière), l'organisme qui assure le financement des retraites complémentaires du secteur privé (AGIRC et ARRCO) entre 60 et 65 ans. La convention régissant l'ASF étant arrivée àexpiration le 31 décembre, le patronat voudrait par ce coup de force imposer la remise en cause du régime actuel. Dans l'immédiat, son attitude aurait pour effet de mettre l'ASF dans l'incapacité de payer les pensions à partir du 31 mars prochain.

Pour son chef de file, le baron Seillière, la position du patronat relèverait du "bon sens" car, dit-il, "si on ne veut ni augmenter les cotisations déjà trop lourdes sur les actifs, ni baisser le niveau des retraites tout en finançant le régime par répartition, il n'y a qu'une solution appliquée dans tous les pays européens : prolonger modérément et progressivement la durée de versement des cotisations dans un système de retraite à la carte". Concrètement, Seillière et le MEDEF voudraient imposer l'extension de la durée des cotisations de 40 à 45 ans pour pouvoir prétendre au taux plein, avec la possibilité de partir sans attendre d'avoir cotisé 45 années, mais en acceptant une diminution des pensions. Rien de moins !

En clair, cela reviendrait à rester jusqu'à 65, voire 70 ans à son poste de travail pour pouvoir bénéficier d'une retraite normale. C'est cela "le bon sens" ? Bien sûr que non, et les patrons savent bien que peu de salariés pourront suivre les cadences de travail jusqu'à cet âge. Les propos de Seillière sont d'autant plus hypocrites que dans plusieurs branches professionnelles, comme l'automobile, la chimie, les banques, la presse ou l'industrie du papier-carton, les patrons sont en train de négocier avec l'Etat des départs en pré-retraite concernant plusieurs dizaines de milliers de salariés, plans qui visent non seulement à réduire leurs effectifs mais aussi à recruter une main-d'oeuvre jeune et plus apte à supporter l'accélération des cadences de travail.

Le patronat veut remettre en cause la retraite à 60 ans, mais c'est aussi et surtout pour imposer une importante baisse des pensions. C'est d'autant moins acceptable que déjà, dans le cadre du régime actuel, dans bien des cas elles ne permettent pas aux retraités de vivre décemment.

Pour le financement des retraites comme pour celui de la Sécurité sociale, le patronat poursuit la même politique : le sort des salariés, comme celui des chômeurs et des retraités, lui importe peu : ce qui compte à ses yeux, c'est de payer le moins possible.

Pour appuyer ses propos, le Medef met comme toujours en avant des prévisions alarmistes faisant ressortir un déficit supérieur à 160 milliards de francs pour le régime des retraites complémentaires... à l'horizon 2020 ! Alors que d'autres sources aboutissent à des conclusions diamétralement opposées, faisant état d'un excédent de 200 milliards. Quant aux prétendus arguments que Seillière et ses amis tirent des évolutions de la démographie, de l'allongement de la durée de vie, du déséquilibre entre les actifs et les retraités, etc., ils ne pèsent pas plus lourd. C'est même un comble que les représentants de Michelin, Danone, Lever et de tous les groupes qui licencient osent mettre en avant la baisse du nombre d'actifs, comme s'ils n'en étaient pas responsables !

Quoi qu'il en soit, même avec moins d'actifs et des retraités qui vivent plus longtemps, la société pourrait largement offrir des retraites correctes pour tous. Il suffirait de prendre là où il y a de quoi les financer : sur les profits qui ne cessent d'afficher d'insolents records.

Les travailleurs n'ont aucune raison de se laisser faire. Face à cette nouvelle attaque du patronat contre leurs retraites, il faut se mobiliser. En commençant par être nombreux à la manifestation à laquelle appellent tous les syndicats (CGT, FO, CFDT, CGC et CFTC), le jeudi 25 janvier.

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