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Dans le monde
Etats-Unis : Le gouvernement "pluriel" du nouveau président...
C'est le 20 janvier que Bill Clinton passera ses pouvoirs au nouveau président américain, George W. Bush. Depuis que la Cour suprême a finalement tranché en faveur du candidat républicain après une bataille politico-juridique de plusieurs semaines sur le décompte des voix, Bush s'est employé à former son futur gouvernement en lui donnant une apparence d'ouverture vis-à-vis des Noirs - trois ministres noirs ont été nommés, aux Affaires étrangères, à la Sécurité nationale et à l'Education -, vis-à-vis des différentes minorités nationales puisqu'il y a des ministres d'origine japonaise, cubaine, libanaise, italienne. Il a même intégré à son équipe un membre du Parti Démocrate comme ministre des Transports. Six femmes figurent parmi les ministres ou les conseillers du président.
Mais à peine son futur gouvernement est-il constitué que l'une des futures ministres démissionnait, déjà éclaboussée par un scandale. Elle avait hébergé pendant deux ans une immigrée clandestine guatémaltèque, à qui elle donnait quelques sous en échange de travaux domestiques. Elle a eu beau arguer que c'était uniquement pour rendre service, elle n'a manifestement pas convaincu et Bush lui a demandé sa démission. Il faut dire qu'il lui avait confié le ministère... du Travail ! Bush l'a aussitôt remplacée par une autre femme, d'origine taïwanaise.
Les gestes démagogiques du futur président, pas plus que le refus de cautionner le recours au travail au noir de sa ministre, ne changeront évidemment rien au fond de la politique que Bush entend mener, avant tout au service de la grande bourgeoisie américaine, contre la classe ouvrière et la population pauvre et, en ce sens, pas bien différente de celle de ses prédécesseurs, républicains ou démocrates.
La menace de récession économique sera certainement, une fois de plus, le prétexte à demander de nouveaux sacrifices aux travailleurs ; Bush fera au contraire tout pour accorder les cadeaux promis pendant sa campagne aux plus riches, en particulier en matière de baisses d'impôts, puisqu'il a promis quelque 1 300 milliards de dollars de réductions fiscales sur dix ans (près de 9 000 milliards de francs !). Dépenses sociales et services publics ne sauraient manquer de continuer à faire les frais de ces cadeaux fiscaux, avec tout ce que cela peut impliquer comme dégradation des conditions de vie de la population laborieuse et d'augmentation de la pauvreté.