Ce film anglais se déroule dans une ville minière du nord-ouest de l'Angleterre à la fin de la longue grève des mineurs de 1984 contre la fermeture des mines. Billy est un adolescent de 11 ans. Son père et son frère aîné sont mineurs et grévistes. La police traque les grévistes, occupe les mines. Les affrontements sont fréquents. Les grévistes mènent la vie dure aux briseurs de grève.

Le film n'est pas un film sur la grève. Si celle-ci est la toile de fond de toute l'histoire, le thème central réside dans la découverte par un adolescent de sa passion pour la danse classique. Dans ce milieu populaire et rude des mineurs, si un jeune garçon est encouragé à enfiler les gants de boxe, il est inimaginable qu'il pratique la danse et se plaise parmi les tutus et les chaussons, dans une activité réservée aux filles. C'est donc en cachette que Billy est pris en main par un professeur de danse qui, de son côté, découvre à cette occasion un milieu populaire qui n'est pas le sien.

Billy Elliot est l'histoire de cette passion du jeune garçon, du difficile apprentissage de l'art de la danse, de la lutte du père contre ses propres préjugés et des obstacles matériels qu'il faut franchir pour atteindre l'objectif dans un monde inégalitaire, où la musique et la danse sont plutôt réservées à certains milieux sociaux, aisés et petits-bourgeois.

Certains spectateurs peuvent ne voir dans ce film que l'opposition entre l'échec d'un combat collectif d'une génération, celui de la grève des mineurs anglais de 1984, et les possibilités ouvertes à la génération suivante par la réussite d'un combat individuel. Il y a cette opposition dans le film, sans toutefois qu'il valorise l'une plus que l'autre. Car il reste surtout une peinture émouvante et chaleureuse d'un milieu solidaire, celui de la classe ouvrière, qui malgré l'exploitation, malgré de dures conditions de vie, malgré les préjugés, sait finalement accepter et respecter les différences.