Minute de silence : hommage ou mise au pas ?18/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Minute de silence : hommage ou mise au pas ?

Le personnel scolaire a été appelé à respecter et à faire respecter aux élèves une minute de silence en hommage à leur collègue assassiné et aux trois autres victimes de l’attaque du lycée d’Arras.

Rendre cet hommage était une évidence pour les enseignants, les surveillants, les jeunes scolarisés et leurs parents. Mais, pour le gouvernement, il s’agissait d’en faire un moyen pour contraindre à se ranger derrière lui au nom de l’unité nationale. Le ministre de l’Éducation a donné le ton, en prévenant qu’il appliquerait la « tolérance zéro » devant toute contestation… quelle qu’elle soit. Et Macron de marteler que les « valeurs » de la république étaient menacées et qu’elles devaient être défendues envers et contre tout.

Mais quelles sont donc ces valeurs de la république ? Beaucoup d’enseignants, comme de jeunes scolarisés marqués par ce que leur propre famille a vécu, ne peuvent oublier bien des événements du passé que l’école de la République française a occultés, comme le furent les atrocités commises en son nom, qu’il s’agisse des massacres coloniaux ou de l’extrême violence de la répression contre les Algériens luttant pour leur indépendance. Et que dire de la longue liste des luttes de travailleurs réprimées par les forces de l’ordre républicain ?

Darmanin, Macron, Attal ne cherchaient en fait qu’à instrumentaliser, pour leurs opérations purement politiciennes, l’émotion ressentie face à l’acte barbare d’Arras.

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