Parlera-t-il ou pas, après quatre ans de cavale, grâce à des complicités, et un retour rocambolesque des Philippines ? Alfred Sirven, ex-numéro 2 de la société pétrolière Elf, présenté comme le principal instigateur dans les affaires de corruption d'Elf, a en tout cas affirmé qu'il pourrait donner le nom d'au moins une centaine de personnages politiques mouillés dans ces affaires. De quoi " faire sauter vingt fois la République ", aurait-il déclaré.
Bluff ou vérité ? L'implication de Roland Dumas, ex-ministre, ex-président du Conseil constitutionnel, quatrième personnage donc de l'Etat, dans les sombres affaires d'Elf montre en tout cas que c'est vraisemblable. Comment imaginer d'ailleurs que l'Etat, jusqu'à ses plus hauts sommets, n'ait pas connu l'ampleur des activités de corruption pratiquées par Elf ? Car, si Sirven est accusé d'avoir usé de la corruption à des fins personnelles, c'est bien Elf qui a utilisé une partie de ses profits gigantesques pour constituer un fonds destiné à acheter des dirigeants politiques, en France comme dans les nombreux pays où il possède des intérêts.