RATP : La grève du 1er février massivement suivie09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : La grève du 1er février massivement suivie

Jeudi 1er février, la CGT et les syndicats autonomes appelaient l'ensemble des agents de la RATP à une grève de 24 heures. Le trafic a été très fortement perturbé, particulièrement au métro avec 70 % de grévistes, et au bus avec 50 % de grévistes. Les autres syndicats, FO et indépendants appelaient, eux, à ne pas faire grève. Quant à la CFDT, elle a retiré son préavis quelques jours avant, ce que la direction s'est chargée de faire savoir dans tous les terminus.

La direction n'a pas ménagé ses efforts, puisque le PDG, Bailly, s'est payé une pleine page d'interview la veille de cette grève dans le quotidien Le Parisien. Et il n'a reculé devant aucun propos provocateur, niant les problèmes d'effectifs et indiquant que nos salaires réels auraient progressé de 8 % pour 75 % d'entre nous, entre 1994 et 1999, et de 4 % pour 95 % d'entre nous pour la même période. Cette interview a été pour beaucoup dans la colère des agents et du coup a contribué au succès de la grève. Merci patron !

Les revendications des grévistes portaient sur les problèmes d'effectif, des salaires et l'obtention d'un treizième mois.

Il manque, par exemple, environ une centaine de conducteurs de métro pour assurer un service normal (il y a environ 2 800 conducteurs au métro). C'est le même problème pour les agents station qui ont fait ces derniers temps des débrayages très suivis sur plusieurs lignes pour réclamer des effectifs. S'ajoute à ces problèmes, l'ARTT qui a débuté début janvier 2001. Cette année, nous avons obtenu huit jours de repos en plus pour les conducteurs et agents de manoeuvre, et onze jours pour les agents station. Ces jours de repos sont donnés en général soit un samedi, soit un dimanche. Mais pour le moment, aucun agent supplémentaire n'est arrivé sur les lignes pour remplacer les agents de repos. Du coup, la direction n'assure tout simplement pas les services prévus. Ainsi, par exemple, sur la ligne 4, Porte de Clignancourt-Porte d'Orléans, le samedi 20 janvier, il y a eu dix services non assurés (NA). Soit quarante tours en moins, par manque d'effectifs, sur un total prévu de 286 tours ! Et cette situation s'est reproduite sur la plupart des lignes. Autant dire que les trains qui circulent ces jours-là sont encore plus bondés que d'habitude, que les agents qui voudraient disposer de leur journée ne le peuvent pas, etc.

La CGT indique que, en plus d'une remise à niveau des effectifs actuels, il faudrait 780 agents supplémentaires, rien que pour le métro et le RER, pour la mise en place de l'ARTT. On en est loin !

En ce qui concerne les salaires, cette année, nous n'avons obtenu que 0,8 % d'augmentation alors que la hausse officielle des prix est de 1,6 %. Et, depuis des années, nous avons subi, comme tous les autres travailleurs, l'austérité salariale.

Au métro, la CGT a essayé d'organiser des assemblées générales, pour discuter de la poursuite du mouvement. Mais ces assemblées n'eurent lieu que dans un nombre limité de terminus. D'abord parce que cet appel n'a souvent pas dépassé le cercle des militants. Et aussi sans doute parce que la majorité des grévistes sont restés chez eux. Beaucoup ont mal compris l'émiettement des derniers mouvements, dans la fonction publique, pour la retraite, etc.

Nous avons manifesté à environ 800 à la Maison de la RATP. La CGT du réseau ferré, seule, a déposé un nouveau préavis pour le jeudi 8 février. Les autres syndicats CGT des bus et des ouvriers n'appellent pas, pas plus que le syndicat autonome.

Pourtant, il y aurait nécessité d'embauches massives pour entretenir le matériel, pour qu'il y ait des conducteurs et des agents manoeuvre ou des machinistes en nombre suffisant pour remplacer ceux qui sont de repos, pour qu'il y ait des agents station pour renseigner, aider les voyageurs et " humaniser " le métro, pour reprendre l'expression de la direction. Et il y aurait nécessité d'augmenter les salaires de 1 500 F par mois, premier pas d'un vrai rattrapage de notre pouvoir d'achat. Et un treizième mois ne serait pas de trop.

Ces revendications sont les mêmes à la RATP, et dans les autres entreprises du service public ou du privé. Alors il faudrait profiter des actions organisées dans chaque entreprise et secteur pour préparer des actions plus larges.

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