Alstom - La Courneuve (93) : Contre les licenciements, on continue !09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom - La Courneuve (93) : Contre les licenciements, on continue !

Cela fait maintenant près d'un an que la direction générale d'Alstom a annoncé un plan prévoyant au départ 1 766 suppressions d'emplois en France. Procès, débrayages, manifestations, grèves, les travailleurs n'ont pas manqué une occasion de manifester leur volonté de n'accepter aucun licenciement. Aujourd'hui la procédure n'a pas encore pu être menée à son terme et le plan n'est encore appliqué dans aucun établissement.

Mercredi 31 janvier, les monteurs des chantiers de l'établissement Travaux Extérieurs de La Courneuve décidaient la grève, sur le chantier de la centrale nucléaire de Paluel, en Normandie - dont l'Alstom, fournisseur de turbines, assure la maintenance - à l'occasion de sa révision. La direction n'a pas tardé à réagir en envoyant en urgence le DRH et deux huissiers pour faire pression sur les grévistes afin qu'ils reprennent le travail. Car chaque jour sans production serait équivalent à une perte de 5 millions de francs pour EDF. Mais la majorité des grévistes a tenu bon, renforcée par le soutien des personnels EDF et sous-traitants, qui ont tenu à se manifester par une pétition signée massivement, gage que personne ne ferait le travail à la place des grévistes.

Dans le même temps à La Courneuve, le personnel du centre technique (LCA) et des Travaux Extérieurs (TE), particulièrement touché par le plan, décidait en assemblée générale de se mettre également en grève. Le jeudi 1er février, nous nous sommes rassemblés le matin aux portes de l'usine. La grève a été très suivie et très peu ont travaillé ce jour-là à LCA. Vendredi 2 février, nous nous sommes rendus au siège Alstom Power de Levallois dès le matin 7 heures avec tracts et pancartes. Les gros bras payés par la direction étaient là. Mais devant la présence des grévistes, les portes ont été bouclées, et le millier de salariés des différentes filiales Alstom qui y travaillent n'ont pas pu entrer. Malgré le froid, beaucoup d'employés nous ont manifesté leur sympathie. A deux reprises, le représentant du siège et celui de la police ont cherché à débloquer la situation en nous proposant de rencontrer une DRH. Mais nous voulions le PDG d'Alstom Power en personne. A 12 heures, celui-ci cédait et acceptait de nous recevoir. Aux demandes de la délégation qu'il n'y ait aucun licenciement, le PDG a répondu qu'il ne pouvait le garantir, mais qu'il y avait possibilité de discuter le " plan social ", même au niveau de l'établissement. Mais pour l'instant, ce ne sont que des paroles.

Lundi 5 février, après avoir pris connaissance de la suspension de la grève sur le chantier de Paluel, l'assemblée de La Courneuve décidait de suspendre la grève à son tour. Mais pas avant de se rendre tous ensemble chez le DRH pour exiger qu'il discute de nos revendications. Entouré de tous les grévistes, il a accepté qu'une réunion se tienne mardi matin 6 février. Le directeur d'établissement a confirmé qu'il resterait encore 55 salariés " sans solution " sur les deux établissements.

Si nous avons suspendu la grève, nous sommes décidés à maintenir la pression. C'est notre détermination qui a imposé que nous soyons reçus au siège. Nous sommes décidés à rester mobilisés et à le faire savoir à tous ceux qui, dans Alstom, sont sous la menace des licenciements. Car plus nombreux nous serons à nous y mettre, plus nous aurons de chances de faire reculer Alstom.

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