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La Poste - Lyon : 35 heures, la direction recule
A la mi-décembre, à la Grande Poste de Lyon-Bellecour, la dernière mouture des projets de la direction sur la mise en place des 35 heures a été connue. Depuis, prises de parole, interventions, délégations se sont succédé, et la direction a déjà dû concéder huit emplois supplémentaires.
Mais elle voulait ne mettre en place que deux tournées de plus sur le 5e arrondissement de Lyon, alors que, vu le développement démographique que connaît cet arrondissement, les facteurs du 5e estimaient que le nombre minimum de ces nouvelles tournées devait être de quatre. Mais, en même temps, elle envisageait d'en supprimer deux sur le deuxième, ce qui était inacceptable.
D'autre part, elle voulait remettre en question le principe du samedi de repos sur deux dont bénéficiaient les facteurs de ce bureau, le plus grand de Lyon : elle voulait imposer que les facteurs reviennent travailler quatre samedis de plus par an ; elle exigeait aussi que, ce jour-là, tout le courrier soit distribué, publicité et recommandés compris, alors que l'effectif est deux fois moindre le samedi.
Devant le refus de la direction de prendre leurs revendications en compte, les facteurs du 5e arrondissement ont vu rouge. Le 18 janvier, ils se mirent en grève reconductible, qu'ils suspendirent cinq jours plus tard pour pouvoir repartir avec l'ensemble de la distribution le 30 janvier, jour de la grève dans la Fonction publique.
Ce jour-là, près de 80 % des facteurs de la Grande Poste ont cessé le travail, taux qui n'avait pas été atteint depuis bien longtemps.
La grève a été reconduite le lendemain avec pour revendications le maintien du samedi de repos sur deux, l'allègement de la charge de travail le samedi, et la création des emplois et des tournées nécessaires pour que les 35 heures soient applicables.
Le même jour, la grève contre les modalités d'application des 35 heures démarrait à la poste de Vénissieux : les facteurs de ce bureau revendiquent le maintien de quatre tournées que la direction départementale veut supprimer, et le refus de la surcharge de travail du samedi.
La grève s'est poursuivie dans les deux bureaux. Finalement, la direction de La Poste a été contrainte de céder six emplois supplémentaires à Lyon-Bellecour, ce qui a permis de maintenir, pour la quasi-totalité des facteurs, le régime des samedis tel qu'il était jusqu'à présent. Reste le problème d'un service de rouleurs, la brigade de Réserve qui se voit imposer, de façon autoritaire, un régime de travail qui ne convient pas à tous. C'est pourquoi la reprise du travail ne s'est faite que lundi 5 février, tard dans la matinée, les grévistes refusant de reprendre sans que la direction n'accepte de reprendre des négociations sur ce dernier problème.
A Vénissieux, la grève s'est poursuivie mardi 6 février. Les facteurs grévistes sont allés en délégation à la direction départementale. Celle-ci a certes réduit un peu ses prétentions en les ramenant à quatre samedis travaillés pour un de repos, alors que, jusqu'à présent, ils ne travaillaient, comme à Lyon-Bellecour, qu'un samedi sur deux. Cette nouvelle proposition ne risque donc pas de satisfaire les grévistes qui décideront mercredi matin de la suite à donner à leur mouvement.