La Poste - Paris 10e : En grève pour des emplois09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris 10e : En grève pour des emplois

A la poste du 10e arrondissement de Paris, où nous sommes 360 agents, dont 220 chargés de la distribution du courrier, nous sommes en grève depuis le 29 janvier.

Cela fait longtemps que le trafic augmente et que les collègues se retrouvent submergés par le courrier, les publicités et les colis à distribuer. Le ras-le-bol s'est exprimé suite à un appel à la grève illimitée lancé par les syndicats CGT et SUD. Les postiers de la distribution réclament la création de nouveaux postes de travail, avec les emplois correspondants. Ils réclament aussi que les effectifs manquants, femmes enceintes, départs en retraite et mutation, soient comblés.

Depuis le début de la grève, nous sommes environ 120 à décider du mouvement, de sa reconduction et des actions du jour. Nous avons manifesté à la mairie pour demander une audience au maire, mais nous n'avons été reçus que par son adjoint... Alors mardi 30, nous avons fait un tract adressé aux autres centres de distribution parisiens, dans l'idée d'obtenir, sinon l'extension du mouvement, tout au moins le soutien de nos collègues des autres arrondissements. Certains d'entre nous ont diffusé ce tract à Paris 9, le mardi 30, avant la manifestation sur les salaires de la fonction publique. Le lendemain, à 120, nous avons envahi le même bureau de Paris 9 pour expliquer les raisons de notre grève à nos collègues.

Puis le centre de Paris 18 a reçu la visite d'une petite délégation de Paris 10, où nous avons été chaleureusement accueillis.

Pendant ce temps, la direction reculait un peu lors des négociations avec les syndicats : elle donnait quelques effectifs supplémentaires, insuffisants pour combler ne serait-ce que les départs. Par ailleurs, elle ne voulait pas entendre parler de création de positions de travail (une assurance pour nous que les effectifs accordés le seraient d'une manière permanente), ayant peur, à juste titre, que cela donne des idées aux postiers parisiens et même au-delà.

Alors nous avons réaffirmé la grève sur notre centre, décorant la façade du bureau avec des pancartes et des banderoles. Et d'autres postiers faisaient leur tournée habituelle... pour afficher dans tous les halls d'entrée un tract adressé aux usagers et leur expliquant les raisons de notre mouvement. Nous avons pu ainsi constater que nous étions soutenus.

Nous avons appris que des pétitions de soutien commençaient à nous parvenir des centres de distribution du 11e, du 18e et du 20e arrondissements.

Au début de cette semaine, même si nous n'étions pas plus nombreux en grève, ceux qui l'avaient commencée restaient déterminés à continuer. Le mardi 6 février, la direction faisait quelques nouvelles propositions, deux nouveaux postes et quatre jours de grève payés sous forme de repos compensateurs. Bien insuffisant, ont répondu les grévistes qui en tiennent pour la création de positions de travail et estiment ne pas avoir fait grève... uniquement pour avoir les jours de grève payés, même si ce paiement des jours d'une grève due au refus de la direction de satisfaire nos demandes devrait aller de soi. Le mouvement continue donc.

Partager