Que Jean-Christophe Mitterrand ait ou n'ait pas trempé dans une affaire de trafic d'armes, il est cependant certain, puisque ni lui ni ses avocats ne le nient, qu'il a touché la bagatelle de 13 millions de francs de commission au titre d'intermédiaire commercial entre l'Angola et des groupes industriels occidentaux. C'est-à-dire plus que le salaire annuel de cent soixante smicards français. Et la comparaison est encore plus scandaleuse quand on compare ces gains avec le niveau de vie de la population angolaise.
Les affaires africaines, Jean-Christophe Mitterrand les connaît bien. Il a été pendant des années, à l'Elysée, le bras droit de son père, pour tout ce qui concernait le continent africain. Il y a joué le rôle qui avait été celui, sous les présidences de De Gaulle et de Pompidou, d'un certain Jacques Foccart, spécialiste en barbouzerie, qui veillait à maintenir au pouvoir dans les pays d'Afrique des gouvernements favorables aux grands trusts français, là où ces derniers avaient des intérêts.