SNCF Gare de Paris-Nord : Débrayage victorieux contre une sanction05/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1695.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Gare de Paris-Nord : Débrayage victorieux contre une sanction

A la Gare du Nord, sur le terminal Eurostar (TGV Paris-Londres), un de nos camarades a été sanctionné, suite à un retard, par une mise à pied avec sursis. Cette sanction, très grave en regard de la faute commise, était inacceptable.

Pourquoi une telle sanction ? Parce que la direction sent le mécontentement monter à propos des conditions de travail et n'a pas d'autres réponses à apporter aux agents que les sanctions.

Mal lui en a pris. Dès l'annonce de cette sanction, vendredi 29 décembre nous avons débrayé tous ensemble à 14 heures, à la prise de service, et nous avons décidé que nous ne reprendrions pas le travail avant la levée, sans conditions, de la sanction. Après avoir essayé de nous intimider en nous disant que la grève était illégale, la responsable d'Eurostar a finalement été contrainte de faire venir le chef d'établissement comme nous le réclamions. Il faut dire que, sur le terminal, la situation, déjà peu brillante en temps normal, menaçait d'empirer du fait de la grève. Au bout d une demi-heure, le directeur a accepté de venir nous voir et a rapidement compris qu'il devait lever la sanction de notre collègue s'il ne voulait pas y passer le réveillon.

C'est une victoire! Nous avons montré la bonne méthode pour lutter contre l'arbitraire de la direction. Nous avons su être solidaires et déterminés et nous nous sommes promis de nous mobiliser chaque fois que des sanctions injustes toucheront un de nos camarades.

Le ras-le-bol du manque d'effectifs

Mais le problème des effectifs et des conditions de travail reste entier dans toute la gare.

A l'accueil banlieue, à l'accueil grandes lignes, à Eurostar, dans les guichets, dans les postes... partout dans la gare, le sous-effectif permanent rend la situation critique presque tous les jours. Les postes non tenus sont devenus une banalité. Et avec l'afflux de voyageurs pendant les fêtes, c'est devenu intenable.

En fin d'année par exemple, à l'accueil grandes lignes, il y avait treize postes non tenus certains jours sur un effectif de quarante personnes. Pas d'accueil pour les trains Thalys, pas suffisamment d'agents pour ouvrir toutes les bulles d'information, pas d'accueil sur le terrain, un jour de grand départ. Ceux qui sont au boulot ces jours-là ne sont vraiment pas à la fête!

Nos patrons croient s'en tirer avec des artifices : la direction tente de bricoler des roulements qui couvrent toute la journée de travail de 6 heures jusqu à 24 heures, avec seulement deux agents, sans embaucher personne!

Dans les postes d'aiguillage, ce sont des agents en formation qui font la circulation pour cause de postes non tenus. Certaines nuits les deux grands postes d'aiguillage de la gare ont travaillé avec un effectif réduit de moitié! Les usagers de la première gare d'Europe ne savent pas dans quelles conditions de sécurité ils voyagent!

Il y a pourtant plusieurs dizaines d'emplois-jeunes dans la gare qui ne demandent qu'à être au statut! Des dizaines d'autres jeunes attendent devant la porte de l'Ardif, l'agence de recrutement de la SNCF. Alors nous voulons des embauches immédiates et nous en avons marre des promesses et des "nous allons étudier la situation".

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