Baisse du chômage : Les chiffres officiels et la réalité05/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1695.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse du chômage : Les chiffres officiels et la réalité

Les derniers chiffres du ministère de l'Emploi font apparaître une nouvelle baisse du chômage en novembre. Selon ces statistiques officielles, le nombre des demandeurs d'emploi aurait ainsi reculé de 40 000 en novembre pour s'établir à 2 175 500, ce qui porterait la baisse à 453 100 personnes sur un an, soit 17,2 % de moins sur les douze derniers mois. Il n'en fallait pas plus pour que Jospin et ses ministres, qui se sont fixé comme objectif le chiffre de 2 millions de chômeurs à l'horizon 2002, se félicitent de ce bilan.

Quand on y regarde de plus près, le gouvernement n'a pourtant pas de quoi se vanter. Car même si le chômage semble effectivement avoir reculé, il n'en demeure pas moins qu'officiellement 9,2 % de la population active restent privés d'un emploi. Et encore, pour refléter la réalité, il faudrait ajouter à ces chômeurs reconnus plus de 500 000 salariés n'ayant chaque mois qu'une activité à temps partiel ou occasionnelle et la majorité du million de RMIstes, qui ne sont même plus recensés comme demandeurs d'emploi.

Alors, en admettant que les rythmes officiels se maintiennent, cela veut dire qu'il faudra attendre plus de sept ans pour que la totalité de ces hommes et de ces femmes puissent espérer sortir de cette situation.

Et encore, car l'amélioration sur le front de l'emploi dont se vantent Jospin et son entourage n'est qu'une illusion. Certes, selon l'Insee, 560 000 emplois ont été créés cette année, mais ces emplois correspondent pour la plupart à des emplois précaires, en contrats d'intérim ou à durée déterminée. Et rien ne garantit qu'ils déboucheront sur des embauches définitives. Bien au contraire le patronat puise dans cette main-d'oeuvre disponible juste le temps de faire face à un afflux de commandes et s'en débarrasse dès que possible. L'ANPE note d'ailleurs que les demandes d'emploi suivant la fin d'une mission d'intérim ou d'un contrat à durée déterminée sont en augmentation.

De plus, bon nombre des emplois proposés ne sont que des postes à temps partiel imposé, avec évidemment des salaires qui, le plus souvent, ne permettent pas de vivre décemment.

En fait, au-delà des communiqués et des discours officiels dans lesquels les gouvernants s'autofélicitent, la situation de plusieurs millions de femmes et d'hommes privés d'emploi ne s'améliore guère. Et cela n'a que trop duré.

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