Retraites : 64, 67, 70 ans, c’est toujours non !21/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P10-1_Manifestation_retraites_du_7_fevrier_2023_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : 64, 67, 70 ans, c’est toujours non !

Avant même que le Conseil d’orientation des retraites, le COR, ait publié son rapport annuel 2023, les commentateurs publiaient ses conclusions. Les divers régimes de pension devraient rester, selon les experts, durablement en déficit, malgré la contre-réforme imposée contre la volonté de l’immense majorité de la population travailleuse.

Illustration - 64, 67, 70 ans, c’est toujours non !

Ainsi, quel que soit le scénario proposé par le COR, le système des retraites vu au travers des lunettes patronales serait donc dans le rouge dès 2024, et ce jusqu’en 2045 voire 2070 ! Selon les experts, la génération née en 1984 pourrait être légèrement gagnante sur le total des pensions perçues, comparé à ce qu’elle aurait touché avant la réforme. Mais ce serait loin d’être le cas pour la génération 1966, qui y perdrait 1 %, et pour « les personnes au chômage avant la retraite [qui] seraient les plus perdantes ». Monsieur de la Pallice l’aurait deviné : en reculant l’âge de départ, les chômeurs resteront plus longtemps… chômeurs, et non retraités !

Certains commentateurs vont jusqu’à citer en contrepoint un effet qu’ils jugent positif de la réforme. Mécaniquement, elle devrait limiter chaque année l’augmentation du nombre de nouveaux retraités. Une projection estime qu’il y aurait en 2030 environ 1,5 % de retraités en moins, du fait de la réforme, et 0,8 % en 2040. Il n’est pas dit si la différence serait faite de vieux travailleurs épuisés, de vieux chômeurs désespérés ou de décès.

Une des réponses est dans le rapport, si l’on sait le lire. Dans le cas des agents territoriaux et hospitaliers, par exemple, il y aurait « besoin de financement sur toute la période et dans tous les scénarios ». Et en effet, rien qu’en embauchant jusqu’à remplir les postes vacants que tous réclament, en augmentant considérablement leurs salaires très insuffisants, leur caisse de retraite, la CNRACL, serait à l’équilibre ! Autrement dit, une augmentation des salaires suffirait à combler le déficit des caisses, ce dont le gouvernement ne veut pas entendre parler.

Campé, croit-il, sur une position de force, le ministre délégué à l’Industrie commentait : « Heureusement qu’on a fait la réforme […], elle va dans le bon sens et on verra ensuite. » C’est tout vu : la réforme des retraites, comme les autres attaques patronales et gouvernementales, est toujours rejetée, comme le seront tôt ou tard ceux qui les inventent.

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