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- Lutte ouvrière n°2864
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Dans les entreprises
NTN - Allonnes : grève pour les salaires
À NTN, à Allonnes dans la Sarthe, le mécontentement sur les salaires a amené les travailleurs à se mettre en grève. Cette usine, qui emploie plus de 600 travailleurs, dont 300 en production, produit des transmissions automobiles pour Renault et BMW, entre autres marques.
Déjà, en décembre, les travailleurs de NTN avaient fait grève deux jours car, pour tous, ce que proposait la direction était insuffisant, compte tenu de l’augmentation du coût de la vie. La direction avait fini par lâcher une petite rallonge : 50 euros net dès janvier, avec une clause de revoyure dans l’année en fonction de l’inflation. Mais, les prix continuant de flamber, les travailleurs ont remis sur la table la question des salaires. Début juin, une pétition rassemblait déjà des centaines de signataires pour que la direction rediscute d’augmenter les salaires. Demande qui la laissait sourde, malgré sa promesse de revoyure.
Mardi 13 juin, 70 travailleurs de l’équipe du matin se sont donc invités à une réunion CSE pour rediscuter salaires. Le directeur de production et la DRH, voyant par la fenêtre les travailleurs arriver, se sont empressés… de partir. Ceux-ci sont allés chercher la DRH cloîtrée dans son bureau, qui a refusé toute discussion, vociférant que les travailleurs « empêchaient les gens de travailler » et leur claquant la porte au nez. Cela en disait long sur la volonté de revoyure de la direction.
C’est ce mépris qui a mis en colère nombre de travailleurs, qui du coup ont fait un tour d’ateliers et se sont mis en grève en attendant les équipes suivantes, dont une bonne partie a aussi suivi le mouvement. Trois jours durant, entre un quart et deux tiers des travailleurs de chaque équipe ont fait grève, installés sur le rond-point devant l’usine, pour obtenir ce que la direction avait promis depuis le mois de décembre, de rediscuter des augmentations de salaire. Ils demandent une augmentation de 6 % pour tous et 100 euros pour les intérimaires.
Devant le mouvement et le nombre de camions repartant à vide de l’usine, la direction a fini par accepter une date de discussion des salaires, le mardi 20 juin. Certains ont alors repris le travail en attendant le mardi, mais d’autres ont continué la grève comme dans l’équipe du soir et de nuit de vendredi, la CGT appelant à 59 minutes minimum de grève par jour.
Mais le 20 juin, la direction n’a proposé que 54 euros brut, qui plus est en retirant 200 euros de la prime Macron initialement promise. Une proposition qui, à juste titre, a été vécue comme une provocation et dans la foulée, 90 travailleurs se sont réunis pour voter la poursuite du mouvement.