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Leur société
Macron-MBS : pour quelques Rafale de plus…
Vendredi 16 juin, le président Macron a déployé le tapis rouge pour Mohammed Ben Salman, dit MBS, l’héritier du trône de l’Arabie saoudite.
Depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, démembré dans le consulat saoudien d’Istanbul en 2018, c’est la deuxième fois que Macron invite le dictateur à l’Élysée.
Le président ne s’est même pas donné la peine de faire semblant de dénoncer la centaine d’exécutions capitales par an, ni celles annoncées de sept jeunes hommes accusés de terrorisme, dont l’un avait douze ans au moment de son arrestation. Quant à la guerre au Yémen menée par l’Arabie saoudite, qui a fait près de 400 000 morts, avec des armes françaises, Macron n’a pas eu l’hypocrisie d’y faire la moindre allusion, tant il est vrai qu’elle a contribué à l’enrichissement de Dassault et autres marchands d’armes.
Macron se fait donc fort de devancer d’autres pays européens pour passer de nouveaux marchés et renforcer ses liens avec cette dictature riche en pétrole, dans un contexte où la guerre en Ukraine rend cette ressource plus chère. D’autant que le gouvernement américain est en léger froid avec son allié du Golfe, depuis que l’Arabie saoudite a baissé sa production de pétrole pour en maintenir le prix, alors que les États-Unis puisaient dans leurs stocks pour le faire baisser. Ben Salman en a d’ailleurs rajouté en se gardant de condamner l’invasion de l’Ukraine et en montrant également une certaine indépendance à l’égard des États-Unis en se rapprochant de l’Iran, leur ennemi déclaré.
Pour Ben Salman, se faire recevoir par le gouvernement français est une nouvelle manière de faire monter les enchères auprès de l’allié américain. MBS a aussi la volonté d’organiser en 2030 l’Exposition universelle à Ryad et vient défendre sa candidature. Quant à Macron, enfoncer un coin dans les relations entre l’Arabie saoudite et les États-Unis n’est pas pour lui déplaire, d’autant qu’il compte bien remporter de nombreux marchés, y compris dans la future Exposition universelle si elle a lieu à Ryad.
Rien ne sépare une dictature sanguinaire d’une prétendue démocratie quand les intérêts économiques sont en jeu.