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Leur société
Plan piscines : une goutte d’eau
Santé publique France rappelle que les 1 000 noyades annuelles, dont la moitié en été, sont la première cause de mortalité par accident de la vie courante pour les moins de 25 ans.
Le ministère de la Santé lance à ce propos une campagne de prévention : il conseille de surveiller les enfants à la piscine et en bord de mer. Le gouvernement essaie ainsi de culpabiliser les parents alors que, si beaucoup d’enfants ne savent pas nager et courent des risques accrus de noyade, l’État en est en grande partie responsable.
Il manque des piscines un peu partout, et particulièrement dans les villes populaires, ce qui restreint les possibilités pour le système scolaire d’enseigner la natation efficacement. La Seine-Saint-Denis, un des départements où la population est la plus pauvre, compte quatre fois moins de mètres carrés de piscine par habitant que la moyenne nationale. Elle a lancé un « plan piscines » doté de 35 millions d’euros, ce qui est peu comparé aux 174 millions que coûtera, au bas mot, la construction à Saint-Denis du centre aquatique olympique pour les Jeux de 2024, qui ne permettra certainement pas à tous les petits banlieusards d’apprendre à nager.
Dans certaines classes, moins de la moitié des enfants savent nager. Les autres sont, soit privés de ce loisir, et de la fraîcheur qu’il procure en été, soit le pratiquent en risquant leur vie.
Les communes et intercommunalités sont en première ligne dans la gestion des piscines. Elles sont tentées de faire des économies sur ce qu’elles jugent non essentiel, en réduisant les horaires d’ouverture. Leur manque de moyens, ne serait-ce que pour l’entretien et la maintenance de ce qui existe, met aussi des équipements nautiques à l’arrêt trop souvent pour de longs mois, entravant un peu plus la pratique de la natation.
Des collectivités confient aussi leurs piscines en délégation à des entreprises comme Vert-Marine qui, en septembre 2022, a soudainement fermé une trentaine de centres nautiques pour faire des économies de chauffage.
À écouter le gouvernement, le sport est une grande cause nationale à un an des Jeux olympiques. Le sport business l’est certainement ; le sport populaire, quant à lui, est méprisé.