Parias et invisibles21/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Parias et invisibles

En 2021, le gouvernement grec de Mitsotakis a estimé que la Turquie était devenue un « pays sûr pour les demandeurs d’asile originaires de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et de Somalie », car selon le ministre grec des Migrations ils n’y risquent pas « d’être menacés en raison de leur race, de leur religion ou leur nationalité ». Leurs ressortissants devaient donc y être immédiatement renvoyés.

C’était la suite de la longue tractation entre l’Union européenne et le gouvernement d’Erdogan, celui-ci acceptant, moyennant finances de garder chez lui le maximum de réfugiés. Or, depuis, la Turquie refuse les réadmissions.

Tous les migrants des pays cités, et ils étaient majoritaires sur le navire qui a coulé le 14 juin, sont systématiquement rejetés de Grèce sans pour autant pouvoir retourner en Turquie. Aucune protection ne leur est accordée ; leur demande d’asile étant rejetée sans examen de fond, ils restent dans l’illégalité, parfois officieusement tolérés dans des camps où ils ne sont pas sûrs d’être nourris, comme le dénonce l’avocate d’une ONG.

Souvent, à peine débarqués en Grèce, ces migrants sont les principales victimes des « push-back » ces renvois illégaux effectués y compris avec la complicité des gardes côtes.

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