- Accueil
- Lutte ouvrière n°2673
- LVMH au Texas : Arnault, cow-boy de luxe
Leur société
LVMH au Texas : Arnault, cow-boy de luxe
Ah, le Texas, ses grands espaces, ses ranchs… et ses vaches françaises. C’est la carte postale à laquelle on a eu droit à propos de l’installation, à côté de Dallas, d’un atelier Louis Vuitton, où un millier de salariés américains vont fabriquer des articles de maroquinerie pour le compte du groupe de luxe français LVMH. Mais, précisent les médias hexagonaux, en n’utilisant que du cuir made in France.
Pour donner tout son lustre à cette inauguration, Trump avait fait le voyage, en invitant Bernard Arnault, le PDG et actionnaire majoritaire de LVMH et, en quelque sorte, son voisin : si tout le monde a entendu parler de la Trump Tower à New York, Arnault y a aussi son gratte-ciel, la LVMH Tower.
Et il en a les moyens avec ce que lui rapportent les marques de luxe qu’il possède : Dior, Louis Vuitton, Moët et Chandon, Guerlain, Givenchy, Kenzo, Hennessy, Château-Yquem… À quoi s’ajoutent, entre autres, le quotidien économique Les Échos, La Samaritaine, une part du capital de Carrefour.
Le luxe ne connaît pas la crise. Année après année, les profits de LVMH s’envolent dans le sillage de son chiffre d’affaires (+ 52 milliards de dollars en 2018). À tel point qu’Arnault vient d’être sacré deuxième fortune de la planète, derrière Jeff Bezos mais en doublant Bill Gates, avec 103 milliards de dollars au compteur.
Alors, même pour un Trump, lui-même « petit » milliardaire et à la tête de la première puissance au monde, cela en impose. Quant à Arnault, qui emploie déjà 33 000 salariés en Californie et réalise un quart de son chiffre d’affaires dans le pays le plus riche de tous, il ne lui est certainement pas indifférent de rester dans les bonnes grâces de Trump, pas aussi imprévisible qu’on le dit. La preuve : s’il vient de surtaxer l’importation de fromages français ou d’olives italiennes, il a eu le bon goût de ne pas viser les produits LVMH…