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- Lutte ouvrière n°2673
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General Electric – Belfort : toujours pas d’accord !
Alors que la grève et le blocage des sites de Belfort et de Bourogne, démarrés lundi 7 octobre par les ouvriers de Turbine Gaz, se renforçaient, la direction de General Electric a présenté mardi 15 octobre un accord cadre aux syndicats.
La réunion se déroulait à Bercy, avec le ministre Le Maire, pour présenter un accord qui prévoit près de 485 suppressions d’emplois en 2020 au lieu des 792 annoncées initialement, le report d’un an de la délocalisation de l’activité stator-combustion (120 postes à Bourogne) et des engagements flous de diversification dans l’aéronautique d’ici 2023. Le tout assorti, sous prétexte de compétitivité, de 12 millions d’économies à réaliser chaque année pendant trois ans, en supprimant dix jours de RTT, le jour de solidarité, en gelant les salaires et en supprimant les équipes de week-end, pour atteindre 5 % de productivité supplémentaire.
La CGC et SUD, syndicats majoritaires chez les ingénieurs et les cadres, ont tout de suite annoncé qu’ils allaient signer cet accord pour rentrer dans des négociations. La CGT, majoritaire chez les ouvriers et animant les piquets, se positionne contre.
La direction GE exigeait en préalable à la signature de cet accord prévue lundi 21 octobre que la grève et les blocages s’arrêtent, mais elle n’interrompait pas les discussions avec la CGT.
En tout cas, à Belfort, samedi 19 octobre, 3 000 travailleurs participaient à une manifestation de soutien à ceux de GE. Pendant les interventions de SUD et de la CGC de GE conspuées par une partie des manifestants, la CGT a quitté le rassemblement, entraînant un tiers des participants, dont la majorité des travailleurs de GE présents qui ne voulaient pas suivre les élus locaux et les syndicats signataires, pour aller rejoindre, par un autre itinéraire, le point d’arrivée qui cette fois était la porte principale de GE bloquée.
Lundi 21, en concertation avec la direction, la CGC et SUD ont organisé un vote, pour ou contre la signature de l’accord. Sans surprise, les quelques centaines de présents, cadres et non grévistes dans leur grande majorité, ont approuvé très largement ces syndicats signataires qui vont signer ce qu’ils appellent un « succès ». De son côté la CGT a refusé de participer à cette consultation tout en se prononçant pour l’arrêt du mouvement.
Aussitôt après que la direction a félicité toutes les organisations syndicales pour leur sens des responsabilités, Le Maire y est allé de son couplet, relayé par les médias, sur les prétendus engagements obtenus de GE grâce au gouvernement.
Les engagements de GE, les travailleurs savent ce qu’ils valent ! Et il ne faudra pas forcément attendre longtemps pour que la méfiance se transforme en colère.