Le 115 : prié de refuser les étrangers23/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2673.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le 115 : prié de refuser les étrangers

Le 115, qui s’occupe de l’hébergement d’urgence des sans-abri, est saturé depuis longtemps, mais jusqu’à présent, il est censé accueillir toute personne en détresse, quelle que soit sa situation administrative.

Depuis quelques mois, plusieurs préfectures donnent pour consigne de trier les appels et de ne pas héberger les étrangers.

Normalement, les demandeurs d’asile devraient être hébergés par le DNA (Dispositif national d’accueil), mais faute de place, il n’en accueille qu’un sur deux. Les autres se reportent sur le 115, de même que des étrangers en situation irrégulière, ou des déboutés du droit d’asile.

Le ministère de l’Inté­rieur et celui du Logement nient avoir passé la consigne de refuser les immigrés. Mais le préfet de la Marne, Denis Conus, a écrit le 23 septembre aux responsables du 115 : « Sauf vulnérabilité avérée, je vous demande de ne plus prendre en charge les personnes déboutées en France de leur demande d’asile. »

En Ille-et-Vilaine, la préfète Michèle Kirry nie aussi avoir donné ce type de consigne tout en faisant une déclaration où elle sous-entend le contraire : « L’accueil est inconditionnel mais il se fait en fonction d’un nombre de places. La dure réalité c’est qu’entre le jeune Géorgien qui a des engelures et la femme battue, il faut discerner. »

Face à l’aggravation de la crise et à l’augmentation du nombre de sans-abri, l’insuffisance des moyens consacrés à l’hébergement d’urgence est de plus en plus criante.

Les autorités, responsables de cette situation de pénurie, s’en servent pour justifier le choix d’exclure les étrangers, ce qui rajoute un degré d’abjection à cette politique.

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