Depuis le 8 octobre, ils se réunissent devant le magasin, informant le public et exprimant leur colère face aux méthodes d’exploitation de ce géant de l’équipement sportif. Ces travailleurs, jeunes pour la plupart, se battent pour faire respecter ce qui relève de la simple application du Code du travail : le paiement des heures de 21 à 23 heures en tarif de nuit majoré de 100 %, un management qui ne soit pas basé sur la surveillance permanente, y compris des réseaux sociaux, sur le mépris et la pression permanente. Ils réclament le droit élémentaire à un suivi compétent par la médecine du travail, ou encore un ticket restaurant par jour travaillé.

Ces revendications témoignent de la façon dont se comportent les patrons de ces grandes enseignes sur la luxueuse avenue. Les directeurs y utilisent l’arme de la division en opposant les travailleurs qui s’usent la santé avec des cadences infernales au sous-sol et dans les stocks, et ceux qui sont au contact de la clientèle en surface. Les travailleurs qui gèrent les stocks et font les colis réclament les mêmes dotations, les mêmes prestations que celles que l’on concède aux vendeurs.

Pour leur première grève, ces travailleurs apprennent aussi à s’organiser, avec tous les jours un piquet de grève sur les Champs Élysées devant le magasin. D’après l’une des grévistes : « Nous sommes très déterminés, nous ne lâcherons pas ! Notre grève est placée sous notre contrôle, nous ne voulons pas être représentés par le syndicat maison. Nous exigeons que ce soit le syndicat que nous avons choisi et des grévistes qui soient reçus par la direction du magasin. »