Égalité femmes-hommes : des comptes à dormir debout23/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2673.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Égalité femmes-hommes : des comptes à dormir debout

Marlène Schiappa avait annoncé début octobre un doublement du budget dédié à l’égalité femmes-hommes, atteignant 1,16 milliard d’euros pour 2020.

« C’est un chiffre historique, il n’y a jamais eu autant d’argent investi pour l’égalité femmes-hommes », avait-elle alors déclaré, espérant répondre ainsi aux critiques accusant le gouvernement de dissimuler la petitesse des moyens alloués à la lutte pour ladite égalité derrière une publicité tous azimuts.

Le détail de ce milliard vient d’être rendu public. D’une part, seuls 557 millions d’euros, la moitié, sont garantis pour l’année à venir. L’autre moitié est pour le moment virtuelle. Surtout, l’augmentation du budget consacré à l’égalité est principalement due au triplement des sommes allouées aux programmes dits de solidarité ou d’aide au développement à l’étranger. Mélanger lesdites sommes avec le budget dédié à la lutte pour l’égalité femmes-hommes relève donc pour le moins de l’entourloupe. Et si elles concernent sans doute des femmes, difficile de savoir à qui et à quoi elles servent. Quant à la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le pays, son budget n’augmente que de 2 %.

Alors que la plupart des associations féministes estiment qu’entre 500 millions et un milliard d’euros seraient nécessaires rien que pour lutter contre les violences faites aux femmes, seuls 79 millions d’euros y avaient été consacrés en 2019. Schiappa a bien annoncé 361 millions d'euros en 2020, mais en les répartissant entre plusieurs ministères. De ce fait, aucune somme allouée ne figure clairement dans les documents expliquant le budget, et il n’est pas possible de vérifier ses déclarations et ses chiffres. À la publication de ceux-ci, une association féministe a estimé que le niveau d’escroquerie est tout simplement incroyable.

Faire beaucoup de bruit avec du vent, c’est tout un art que le gouvernement maîtrise bien.

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