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Leur société
Saint-Denis : des familles syriennes de nouveau à la rue
Après un mois à l’hôtel, sept familles syriennes ont été mises à la rue mardi 15 octobre, à Saint-Denis.
Le 29 août dernier, quinze familles avaient été jetées à la rue sans ménagement. Elles squattaient un immeuble géré par le bailleur Freha, un bailleur social associatif issu du mouvement Emmaüs, mais dont des marchands de sommeil avaient pris le contrôle avec des méthodes de voyous. Les familles leur versaient 600 euros par mois pour des logements que le bailleur social louait auparavant 250.
Expulsées à la veille de la rentrée scolaire, les familles avaient trouvé le soutien d’une partie des habitants et de l’association Raj’ Ganawak qui, depuis deux ans, aide à la scolarisation des enfants. Ils avaient organisé un campement dans le square Pierre-de-Geyter, juste à côté de l’immeuble.
C’est cette mobilisation qui a contraint la mairie, malgré son refus initial, à prendre les familles en charge pendant un mois. Aujourd’hui la mairie PCF de Saint-Denis, qui affirme avoir déjà dépensé 50 000 euros, exige que l’État prenne la suite, ce qu’il se refuse à faire.
Résultat : sur les quinze familles, quatre bénéficient toujours d’un hôtel, et ce sont les plus précaires, ceux qui craignent d’être renvoyés dans un pays européen où les autorités ont pris leurs empreintes digitales, qui se retrouvent une nouvelle fois à la rue.
Les familles sont provisoirement hébergées sous le chapiteau de l’association Raj’ Ganawak. Mais outre que cette association se sert de ce lieu quotidiennement pour ses activités, le chapiteau, même chauffé, est un lieu bien précaire pour 27 personnes, dont des enfants en bas âge.
Contactée, la mairie renvoie les familles à la préfecture qui, elle, fait la sourde oreille depuis le début. Le gouvernement laisse ces familles, comme l’ensemble des migrants qui campent sur l’avenue Wilson à Saint-Denis, livrées à elles-mêmes, dans des conditions innommables.
C’est inacceptable.