Logements étudiants : promesses non tenues05/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2514.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logements étudiants : promesses non tenues

En août 2012, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur promettait que le gouvernement ferait construire 8 000 logements étudiants par an, pour remédier au déficit chronique.

Or, des 40 000 logements étudiants qui devaient voir le jour pendant la durée du quinquennat, à peine plus de 20 000 avaient été réalisés fin 2015, et quelques milliers encore devaient l’être en 2016. Le logement reste donc un véritable casse-tête pour la majorité des étudiants, surtout ceux qui viennent de milieux populaires, bien sûr. Dans les académies très peuplées en étudiants, Paris, Créteil, Lille, Lyon, quatre étudiants sur dix manquent toujours de place, que ce soit dans le parc public (résidences universitaires du Crous, logements sociaux, foyers d’étudiants ou internats) ou dans le privé abordable. L’UNEF, le syndicat étudiant, estime en particulier qu’à Paris et Bordeaux 55 % du budget d’un étudiant sont absorbés par le loyer. Beaucoup doivent donc se résoudre à un emploi salarié précaire et chronophage, et cohabiter tant bien que mal dans des conditions pas toujours commodes.

La demande est tellement tendue que des investisseurs intéressés par des rendements supérieurs à la moyenne se tournent vers le logement étudiant, comme les deux groupes immobiliers Réside Études et Nexity, qui disposent déjà chacun d’un parc de 15 000 logements étudiants.

Ce nouvel épisode du feuilleton « promesses non tenues » n’est qu’un volet de la crise du logement qui touche des millions de personnes dans le pays. Se savoir nombreux dans ce cas ne résout cependant pas le problème de ceux à qui on ne propose parfois que quelques mètres carrés insalubres pour plusieurs centaines d’euros.

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