Regroupant cinquante-cinq sites industriels et commerciaux, le groupe Bigard est le numéro un de la viande en France. Il a racheté ses concurrents Charal, Défial et Socopa. Les municipalités, comme celle d’Amiens, lui ont cédé de nombreux abattoirs tout en le subventionnant.

Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes dans ses usines : beaucoup de coupures dues à la manipulation des couteaux, travail dans le froid, nombreux travailleurs payés à la tâche, etc. Pour gagner en productivité, le patron de l’usine de Quimperlé avait par exemple mis en place des pauses pipi à heures fixes et tenté d’imposer des pénalités financières en cas de manquement.

Ces gains de productivité lui permettent à présent de se passer de l’usine d’Ailly et de ses 90 salariés. Jeudi 29 septembre, ceux-ci était venus dès 6 heures du matin installer un piquet de grève devant l’entreprise. Ils espéraient accueillir en fanfare le directeur général des ressources humaines lors du comité d’entreprise officialisant la fermeture, mais celui-ci était déjà entré dans le site. « Il avait peut-être peur qu’on lui arrache sa chemise », ironisaient les travailleurs.

La mobilisation continue contre la liquidation.