Hongrie : Orban et sa démagogie xénophobe05/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2514.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hongrie : Orban et sa démagogie xénophobe

Avec 40 % de participation, et moins encore si on enlève les votes blancs, le Premier ministre hongrois Viktor Orban n’a pas obtenu le plébiscite qu’il espérait pour son référendum anti-Europe et anti-immigrés, même si 98 % des votants ont approuvé sa politique.

À l’intérieur du pays, chaque clique politique tente d’utiliser ce vote. Orban brandit les résultats en sa faveur pendant que ses adversaires agitent la non-validité du référendum. D’autre part, le gouvernement Orban et la Commission de Bruxelles s’envoient à la tête leurs analyses divergentes des votes.

En fait, peu importe qui l’a emporté dans ce référendum et peu importe s’il est validé ou pas par la Constitution. Le pire résultat ne réside pas dans les pourcentages de participants, mais dans la campagne qui a duré des mois auparavant. Car ce plébiscite a été préparé par toute une propagande raciste, xénophobe et nationaliste, dont le gouvernement Orban a littéralement submergé la population.

Évidemment, derrière cette politique se cache, comme ailleurs, la volonté de faire diversion sur les questions essentielles pour les classes populaires. Incapable de résoudre les problèmes sociaux, le gouvernement hongrois cherche dans la démagogie nationaliste un remède pour maintenir sa popularité, mise à mal par la corruption, de notoriété publique, de la clique dirigeante.

Cette tactique n’est pas l’apanage du gouvernement d’extrême droite d’Orban. Elle est pratiquée par tous les politiciens en France, de Le Pen à Valls, qui utilisent sciemment les migrants comme épouvantails pour agiter les idées les plus réactionnaires. Elle a servi aussi au Royaume-Uni aux conservateurs pour préparer le référendum qui a vu le camp du Brexit l’emporter dans les urnes.

Mais cette politique, déjà ignoble, prend un tour encore plus dramatique dans un pays comme la Hongrie, où la pauvreté est plus importante. Dans ce pays de 10 millions d’habitants, 4 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, les problèmes sociaux sont encore plus prononcés et donc la vie politique plus dure et brutale.

Ainsi la manipulation des préjugés anti-migrants prend depuis des mois une tournure violente en Hongrie. L’été dernier, Orban faisait bâtir un mur pour bloquer les réfugiés à la frontière serbo-hongroise. Des milices pour pourchasser les migrants, les rudoyer et les renvoyer ont vu le jour.

En menant sa campagne xénophobe, le gouvernement Orban ne se contente pas de spéculer sur des préjugés racistes existants, il est responsable de leur renforcement au sein de la population.

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