Autobus Artésiens : la colère des chauffeurs18/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2468.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Autobus Artésiens : la colère des chauffeurs

Depuis le lundi 9 novembre, une cinquantaine de salariés sur les 234 des Autobus Artésiens qui desservent la région de Béthune débrayent avec deux syndicats, la CGT et l’UNSA, de 5 heures à 9 heures tous les jours. En fait, les chauffeurs se battent pour dénoncer les horaires et pour imposer des choses qui sont prévues dans le Code du travail et même dans la Convention collective.

Leur slogan est : « On en a marre d’être des vaches à lait ! » Les salaires vont de 540 euros à 1 200 euros et les heures supplémentaires ne sont pas majorées.

« Quand on a un temps complet, on est pris de 6 heures du matin à 20 heures pour 1 200 euros par mois. On doit aussi laver les bus, mettre du carburant, prendre en charge le client… et tout ce temps n’est pas rémunéré », explique le délégué CGT. Conduire un bus scolaire implique aussi une responsabilité vis-à-vis des enfants. Les bus manquent d’entretien, de climatisation ou de chauffage par exemple, manquent d’éclairage, il n’y a pas assez de mécaniciens pour les réparer…

L’autre scandale est que de nombreux salariés sont CPS, c’est-à-dire qu’ils sont en CDI mais sur des contrats partiels scolaires et ne gagnent que 540 euros par mois, parfois un peu plus, qu’ils doivent compléter avec le RSA. Ils restent sur le lieu de travail, ayant de grandes amplitudes horaires, et ils ne peuvent pas forcément rentrer chez eux entre les entrées et les sorties des établissements scolaires ; mais ces temps ne sont pas payés.

La situation est d’autant plus scandaleuse que le propriétaire est un des premiers groupes de transport en commun du monde : Transdev, qui appartient à 50 % à Veolia. Rien que l’an dernier, le groupe a touché 45 millions d’euros de CICE, sans rien changer bien sûr à la précarité qui règne dans l’entreprise.

Cette grève entraîne de fortes perturbations et, pourtant, elle fait naître une solidarité certaine des usagers vis-à-vis des grévistes. Les travailleurs qui galèrent trouvent leurs revendications très justes.

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