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Ministère de la Culture – Paris : les agents refusent d’être délocalisés
Depuis le 3 septembre, des assemblées générales ont rassemblé plus de deux cents agents de l’administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication. Une pétition lancée fin juillet par la CGT, SUD et l’UNSA, a rapidement obtenu un vif succès, plus de 1 500 agents, sur 1 800 concernés, l’ayant déjà signée.
Depuis juillet en effet, les agents sont mobilisés pour protester contre les menaces de déménagement que la direction laisse planer. Un appel d’offres, paru sur le site Internet du ministère des Finances, a suscité leur inquiétude car il annonçait que l’État cherchait des locaux « desservis par les transports en commun » pour reloger leur administration.
Il était certes déjà question de déménager les agents de la Direction générale de la création artistique, dont les locaux de la rue Beaubourg dans le 3e arrondissement de Paris voient leur bail s’achever fin 2016. Mais l’annonce de France Domaine, l’organisme public chargé de gérer l’immobilier appartenant à l’État, suggérait sans doute possible une remise en cause des autres sites de l’administration centrale du ministère, dans le quartier historique du Palais-Royal (rue des Pyramides, rue de Valois et rue des Bons-Enfants).
Ces immeubles ont fait l’objet de travaux récents, importants et coûteux de ravalement, remise aux normes, et climatisation. C’est le cas de l’immeuble des Bons-Enfants, rue Saint-Honoré, inauguré en 2004 après 75 millions d’euros de travaux.
L’inquiétude des agents concernés tient au fait qu’un projet de « stratégie immobilière », autrement dit de réduction des coûts de fonctionnement du ministère, doit prochainement sortir des cartons : il y est question de densification des locaux existants et de délocalisation des services et des agents. De là à se retrouver regroupés dans un bâtiment en banlieue ou encore plus entassés dans le bâtiment des Bons-Enfants, il n’y a qu’un pas que les agents ne veulent pas franchir. Car, dans un cas comme dans l’autre, cela signifierait des conditions de travail dégradées par le rallongement du trajet ou par l’entassement dans les locaux... sauf pour la ministre et son cabinet, qui resteront, quel que soit le scénario retenu, au Palais-Royal rue de Valois.
Ce n’est en effet pas la première fois que des opérations immobilières touchent les locaux du ministère. Certains se souviennent de la vente en 2003 pour une bouchée de pain au fonds d’investissement Carlyle de l’ancien immeuble de l’Imprimerie nationale, dans le 15e arrondissement, il avait été racheté, quatre ans plus tard et quatre fois plus cher, pour y loger une partie du ministère des Affaires étrangères.
En cette rentrée, pour de nombreux agents du ministère, cette mise en vente des biens immobiliers de l’État, réalisée dans la précipitation, suivie ensuite, peut-être, de la location d’un nouveau bâtiment n’a qu’une logique : trouver des liquidités pour financer les cadeaux au patronat, exonérations diverses et CICE. La culture, là-dedans, passe au dernier plan. Quant aux conditions de travail des agents, ceux-ci sont bien décidés à les défendre eux-mêmes.