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- Lutte ouvrière n°2459
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Leur société
Retraites complémentaires : non aux attaques du Medef !
Depuis des mois le Medef et les syndicats discutent des systèmes de retraite complémentaires (Arrco pour tous les salariés et Agirc pour les cadres) qu’ils gèrent paritairement. L’objectif est de « trouver des solutions » aux déficits des deux caisses (1,153 milliard pour l’Arrco et 1,985 milliard pour l’Agirc en 2014). Avec l’explosion des chiffres du chômage, les cotisations des salariés ne suffisent plus à financer entièrement les retraites complémentaires. Une prochaine réunion présentée comme décisive est fixée le 16 octobre.
En ce qui concerne le Medef, ses « solutions » sont bien sûr d’aller chercher les milliards qui manquent dans les poches des salariés, en diminuant les montants des retraites. Il propose que, à partir de 2019, un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se voie appliquer une décote de 30 % la première année, 20 % la suivante, puis 10 % à 64 ans, pour « bénéficier » – si on peut dire – d’une retraite à taux plein à 65 ans.
L’Ugict-CGT a calculé ce que représenterait ce système pour une cadre gagnant environ 3 450 euros par mois net et voulant partir à 62 ans. Avec le système actuel, elle aurait droit dès 62 ans à une retraite totale de 2 355 euros par mois (Sécurité sociale plus complémentaires). Si les propositions du Medef étaient retenues, elle perdrait la première année de sa retraite 320 euros par mois, la seconde, 213 euros et la troisième, 106 euros. Au total entre 62 et 65 ans, elle perdrait 7 667 euros.
L’objectif clairement affiché du Medef est d’obliger les salariés à prendre leur retraite plus tard et de diminuer le montant de celles-ci. D’ici à 2020 les « solutions » du Medef permettraient de prélever 1,8 milliard d’euros sur le dos des retraités.
Les mesures que veut imposer le Medef sont un vol pur et simple. Les salariés ont cotisé toute leur vie pour leurs retraites complémentaires. Si les caisses sont en difficulté, ce n’est pas du fait des futurs retraités mais uniquement du fait de la politique gouvernementale et patronale responsable du chômage qui explose, des fermetures d’usines et des plans de licenciements massifs. Les milliards que le Medef veut faire payer aux salariés, c’est dans les poches du patronat qu’il faut les prendre.