Cette réforme doit être appliquée à la rentrée 2016, et les enseignants comme les parents ont tout lieu de s’en inquiéter. Sous prétexte d’adapter l’enseignement aux besoins des élèves, elle donne à chaque chef d’établissement la possibilité de fixer 20 % de l’emploi du temps. Dans un contexte de manque de personnel, on peut prévoir que leurs décisions se feront surtout en fonction des moyens alloués. Les enseignants s’inquiètent aussi de la concurrence qui risque d’en résulter entre les établissements, et au sein même des collèges.

Cette réforme, qui ne touchera ni les enseignants du primaire ni ceux des lycées, n’est qu’un aspect d’une politique gouvernementale qui engendre une dégradation de tout le système éducatif. Partout il manque du personnel, car les postes créés par Hollande depuis 2012 sont bien insuffisants pour faire face à l’augmentation du nombre d’élèves. C’est particulièrement vrai cette année dans les classes de seconde des lycées, mais cela se voit aussi ailleurs.

Les syndicats ont choisi de faire du retrait de la réforme du collège la revendication centrale de la grève, et annoncent déjà que, si les textes relatifs à celle-ci ne sont pas retirés, si des négociations ne reprennent pas, l’intersyndicale organisera une manifestation nationale en octobre.

Il faudrait pourtant aller bien au-delà de l’abrogation de cette réforme pour améliorer les conditions d’enseignement. Si la journée de jeudi doit avoir des suites, ce devrait être pour mettre en cause toute la politique d’austérité du gouvernement.