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Leur société
La mise en scène de Hollande
Depuis l’annonce par François Hollande de son intention d’accueillir en France 24 000 migrants sur deux ans, ministres et personnalités du PS se sont agités pour faire croire que, brusquement touchés par leur sort, ils feraient tout ce qu’ils pourraient pour les accueillir.
Le PS a organisé un meeting en faveur de l’accueil des réfugiés. François Hollande est allé visiter la base de loisirs de Cergy, qui a accueilli une centaine de Syriens et d’Irakiens. Lors d’une réunion avec 600 maires se déclarant prêts à accueillir des migrants, Bernard Cazeneuve a annoncé une aide de 1 000 euros par nouvelle place d’hébergement.
Mais derrière le cinéma, il y a la réalité. Depuis des mois, de nombreux migrants vivaient dehors, dans des conditions déplorables, sans que le gouvernement s’en soit préoccupé. C’était le cas des 300 personnes évacuées du campement sous le métro La Chapelle à Paris en juin, ça l’est toujours pour les 500 personnes qui campent sur le quai de la gare d’Austerlitz à Paris, que le gouvernement a prévu de faire évacuer. Ainsi que pour près de 3 000 migrants à Calais qui n’ont toujours pas accès à des sanitaires en nombre suffisant.
L’ouverture de centres d’accueil la semaine dernière montre qu’il n’est pas si difficile de trouver des solutions d’hébergement. Les hébergements disponibles dans l’habitat social, dans les bâtiments inoccupés de l’État, dans le patrimoine de l’Église ou encore dans le secteur privé, montrent que les difficultés qui empêcheraient d’organiser un large accueil ne sont pas réelles. D’ailleurs, les maires de plusieurs villes se déclarent prêts à en fournir, contrairement à ceux qui préfèrent jouer sur les préjugés anti-immigrés, tels Xavier Bertrand à Saint-Quentin, ou François Baroin à Troyes, maires du parti Les Républicains.
L’accueil de 24 000 personnes en deux ans, présenté par François Hollande comme une démonstration de la « généreuse ouverture de la France », est dérisoire : pas même une personne par commune, dans un pays qui en compte 36 000.
La générosité du gouvernement étant très limitée, Manuel Valls s’est engagé à expulser ceux qui seront déboutés du droit d’asile. Autant dire que les discours sur l’hospitalité risquent de ne pas durer très longtemps.