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Leur société
Taxes et impôts : À la baisse pour les plus fortunés
À l'occasion de la polémique au sein même de la majorité sur l'extension du bonus-malus écologique, le gouvernement a fustigé le comportement de ceux de ces députés et ministres qui " pensent pouvoir tout résoudre en créant de nouvelles taxes " et réaffirmé la volonté de Sarkozy de faire baisser les impôts.
Sauf que si depuis son arrivée au pouvoir le gouvernement Sarkozy-Fillon a bien baissé certains impôts, il s'est surtout employé à supprimer ce qui s'appliquait au patronat et aux plus riches.
En juin 2007, ce gouvernement présentait " la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat " (TEPA). Présentée comme destinée à stimuler la croissance, cette loi permet, surtout, d'exonérer de cotisations sociales toutes les heures supplémentaires effectuées, d'abaisser les droits de succession, ce qui profite bien plus aux nantis qu'aux classes populaires (près de 90 % des successions entre époux et 80 % des successions de parents à enfants n'avaient pas donné lieu au versement de droits en 2000) et de garantir un " bouclier fiscal ", qui limite automatiquement les impôts des plus hauts revenus à 50 % de ceux-ci. Sans oublier une exonération d'ISF pour ceux qui peuvent justifier d'un investissement dans une PME.
Puis en décembre, on a supprimé l'impôt sur les opérations de Bourses : un impôt qui ne rapportait certes à l'État que quelque 230 millions d'euros mais qui s'appliquait uniquement aux intermédiaires boursiers. Enfin en août 2008, Fillon annonçait vouloir supprimer, sur trois ans, l'impôt forfaitaire annuel dû par les entreprises (IFA).
Mais s'il a été prodigue pour les plus riches, le gouvernement a aussi instauré plusieurs taxes pour la population.
Sous prétexte de déficit de la Sécurité sociale, il a instauré les franchises médicales que l'on paye pour l'achat de chaque boîte de médicament, et annoncé une taxe sur les mutuelles. Et pour l'année à venir, le gouvernement a annoncé qu'il ferait augmenter de 0,3 %, en 2009, et de 0,4 % en 2010, la cotisation retraite des travailleurs du privé.
Sans compter les taxes dites sur les " revenus du capital ", destinées à financer le RSA, et qui pèseront en fait essentiellement sur des millions de petits épargnants et celles sur l'épargne salariale, c'est-à-dire sur l'intéressement, la participation aux bénéfices ou les plans d'épargne salariale.
Au total, ce seront donc près de huit milliards que les patrons et les contribuables les plus riches n'auront plus à verser à l'État et presque autant en plus que les travailleurs et la population devront compenser.
Alors même si, pour plaire à sa clientèle électorale, le gouvernement fait parfois semblant de dénoncer l'attitude de ministres et de députés prompts à présenter la note à la population, il n'a de cesse que de faire payer les cadeaux qu'il fait au patronat et aux plus riches par des contributions imposées aux plus pauvres.