Darcos et l'école maternelle : Premier prix de bêtise !24/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2095.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Darcos et l'école maternelle : Premier prix de bêtise !

Une vidéo circule sur Internet, dans laquelle on peut voir le ministre de l'Éducation nationale intervenant devant une commission des finances du Sénat sur la scolarisation des jeunes enfants en maternelle. Il parvient sans peine à cumuler ignorance crasse - feinte ou réelle -, provocation et mépris. À moins qu'il s'agisse de tenter de justifier les milliers de suppressions de postes dans l'Éducation...

" Est-ce qu'il est vraiment logique, alors que nous sommes soucieux de la bonne utilisation des crédits délégués par l'État, que nous fassions passer des concours bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? ", a donc demandé Darcos. Passons sur la méconnaissance du " fondamental " de l'école maternelle qui impose, chacun le sait, que l'enfant soit propre. Derrière la grossièreté du propos, c'est la raison réelle des dizaines de milliers de suppressions de postes qui pointe l'oreille : faire des économies budgétaires sur le dos de l'école, c'est-à-dire des élèves, des personnels, des parents.

" Si les enfants de deux ans sont scolarisés, c'est rarement pour des raisons scolaires ", a encore ajouté Darcos, signifiant ainsi que le but est surtout de les garder. Et quand bien même ? Ne faut-il pas se féliciter, puisque se pose, de toute façon, un problème de garde d'enfant pour ceux dont le ou les parents travaille(nt), de ce que les petits de deux à trois ans puissent avoir accès à l'école où ils acquerront habitude de la langue et vocabulaire et où ils apprendront à vivre ensemble ? Mais voilà, pour Darcos, des animateurs recrutés par les municipalités - et bien entendu à la charge de ces dernières - feraient aussi bien l'affaire et en plus, cela déchargerait le budget de son ministère des salaires des enseignants de maternelle et des crédits de fonctionnement, en dehors des locaux qui sont déjà municipaux.

Les nombreux parents qui n'ont pas pu inscrire leur jeune enfant le savent : beaucoup d'enfants sont restés à la porte de la maternelle. Le syndicat SNUipp a d'ailleurs calculé que, si le taux de scolarisation s'était maintenu tel qu'il était il y a trois rentrées, 40 000 enfants de plus auraient pu être scolarisés, moyennant bien sûr des postes d'enseignants supplémentaires ; c'est ce dont le ministre ne veut pas. Et tant pis pour les petits, en particulier dans nombre de familles populaires, qui attendront pour accéder à l'école et à l'aide qu'elle peut représenter pour leur développement, et tant pis pour les parents qui doivent parfois, en l'absence d'une place en crèche ou d'une jeune grand-mère disponible, jongler pour trouver une nourrice.

Alors, combien d'années d'études faut-il pour devenir ministre de Sarkozy et débiter de telles fadaises ?

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