L'hôpital psychiatrique du Vinatier, dont le budget est réduit tous les ans par l'Agence régionale d'hospitalisation, est en " déficit " car il est, en fait, insuffisamment doté. Aussi la direction cherche-t-elle à faire des économies dans tous les domaines. Sa dernière trouvaille : privatiser la crèche du personnel.

C'est sans compter avec l'attachement du personnel à sa crèche hospitalière, qu'il considère comme un acquis, car les enfants y sont accueillis tous les jours de 6 h à 22 h dans de très bonnes conditions. Tout le monde est inquiet quant à l'avenir des enfants et du personnel de la crèche, car aucun repreneur privé n'acceptera de reprendre celle-ci et son personnel aux conditions actuelles. L'objectif sera de faire du bénéfice, et ce sera aux dépens du personnel et des conditions d'accueil des enfants.

Aussi, la pétition lancée par le personnel et les parents de la crèche contre le projet a obtenu plus de 1 200 signatures.

Les actions rassemblent chaque semaine, depuis la rentrée, entre 50 et 70 personnes, qui montent dire à la direction ce qu'elles pensent de sa politique. Les agents en profitent pour vider leur sac devant le directeur : ils parlent du malaise dans les services où, par exemple, il n'y a souvent que deux infirmiers pour 25 patients psy. Ils demandent au directeur comment il compte trouver les 50 infirmiers manquant à l'effectif, si l'hôpital ne propose plus de bonnes conditions d'accueil pour leurs enfants.

La semaine précédente, le directeur, peu fier de ses actes, a refoulé les journalistes hors de l'hôpital. Alors, maintenant, c'est devant l'hôpital que nous sommes sortis nous faire filmer en train de distribuer des tracts aux passants, bien décidés à ne pas laisser la direction faire ses sales coups en douce. Rendez-vous a été pris pour la semaine prochaine.