SNU : l’embrigadement de la jeunesse24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SNU : l’embrigadement de la jeunesse

Le gouvernement souhaite étendre son service national universel (SNU). Pour cela, il veut mettre en place un stage de douze jours pour les classes de seconde, dès la rentrée de septembre. Ces journées comporteraient diverses activités, entamées par la levée du drapeau et le chant de La Marseillaise, avec port de l’uniforme.

La première version du SNU n’avait pas eu le succès attendu. En 2022, 32 000 adolescents ont participé aux séjours dits de cohésion du SNU, un nombre deux fois supérieur à celui de 2021, mais resté bien en deçà de l’objectif de 50 000 que s’était fixé le gouvernement. Ce n’est encore qu’une toute petite partie de la jeunesse. Le gouvernement implique donc désormais les directions des lycées dans son recrutement : ils pourraient inscrire des classes, dites « d’engagement », dans le « séjour de cohésion » du SNU.

Malgré son qualificatif d’universel, le SNU vise la cohésion des jeunes derrière l’État des capitalistes. En 1914, en 1939, puis avec la guerre d’Algérie, c’est avec ce même drapeau national et son hymne que l’État envoya les soldats mourir dans des guerres pour les intérêts de la bourgeoisie. Jusqu’en 1997, le service militaire obligatoire fournissait chaque année des dizaines de milliers d’appelés, la matière première qui justifiait le maintien du corps des officiers d’active. C’était en plus une école d’obéissance à l’autorité pour les jeunes.Aujourd’hui de nouveau, avec la guerre en Ukraine et les menaces de généralisation, le gouvernement pourra utiliser le SNU, mais aussi le service civique, le service militaire volontaire, ou la journée défense et citoyenneté obligatoire pour l’embrigadement de la jeunesse dont la bourgeoisie aura besoin afin de mener ses guerres.

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