Syndicats-gouvernement : la comédie du dialogue social24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Syndicats-gouvernement : la comédie du dialogue social

Mardi 16 et mercredi 17 mai, Élisabeth Borne a reçu les syndicats de salariés les uns après les autres avant de rencontrer les syndicats patronaux la semaine suivante. Elle affirmait vouloir renouer le dialogue.

Alors que le mouvement contre la réforme des retraites mené dans l’unité syndicale a montré pendant quatre mois la colère des salariés, chaque dirigeant syndical a tenu à annoncer une stratégie. Elle consiste à continuer de contester la réforme des retraites, mais aussi à accepter d’aborder autres sujets. En fait, l’enjeu pour le gouvernement était de remettre les syndicats autour de la table, qu’ils sortent du rendez-vous satisfaits ou non. C’est maintenant chose faite, gouvernement et syndicats ont ainsi restauré la fiction du dialogue social.

En fait de « dialogue », les négociations entre le gouvernement et les syndicats de salariés entérinent régulièrement des reculs plus ou moins importants pour ceux-ci. Les seules attaques stoppées l’ont été par les mobilisations des travailleurs. L’approfondissement de la crise, la préparation à la guerre comme la rapacité de la bourgeoisie font que les syndicats sont de moins en moins en position d’obtenir des concessions. La seule politique du gouvernement consiste à faire pleuvoir des subventions dans les coffres des capitalistes et à assouplir les réglementations dénoncées comme des contraintes inacceptables par le patronat.

Les directions syndicales continuent il est vrai d’appeler à une journée de grèves et de manifestations le 6 juin, deux jours avant la discussion à l’Assemblée de la proposition de loi du groupe LIOT pour abroger la réforme des retraites. Toutes ont dénoncé l’intention du gouvernement d’empêcher la discussion de cette loi. En même temps qu’elles se montrent prêtes à reprendre la comédie du dialogue social, elles veulent continuer à montrer leur audience, leur capacité à encadrer la contestation, en la dirigeant cependant vers des canaux institutionnels.

Les travailleurs qui se sont mobilisés pendant quatre mois contre la réforme des retraites, qui ont vu combien le gouvernement pouvait mépriser leur opinion, doivent garder une autre leçon de cette expérience. Elle est qu’il n’y a rien à attendre des parlottes dans les salons ministériels, ni des débats parlementaires ou d’autres institutions : tout dépendra du rapport de force qu’ils pourront opposer au gouvernement et au patronat. Et leur force, les travailleurs ont commencé à l’éprouver au cours de ces quatre mois.

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