Borne et les patrons : quelqu’un “à l’écoute”24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Borne et les patrons : quelqu’un “à l’écoute”

« Elle est à l’écoute. » Telle est la conclusion du président de la CPME (petites et moyennes entreprises) après la rencontre avec Elisabeth Borne, en compagnie de son homologue du Medef, le 22 mai.

Les représentants patronaux ont trouvé sans peine chez elle une oreille complaisante. Les dirigeants du Medef et de la CPME, Roux de Bézieux et Asselin, n’estiment pas, comme les représentants des confédérations syndicales, « avoir été trahis », et pour cause. Rien de ce qui fâche n’a été abordé, et les représentants des patrons, de toute manière, se sont prêtés à cette mascarade à condition de remettre sur le tapis leurs desiderata. Ainsi en va-t-il, pour la CPME, des exonérations de cotisations patronales d’assurance-chômage pour les seniors, sous prétexte d’employabilité, bien sûr. C’est aussi le cas des salaires élevés des cadres seniors qui, selon Roux de Bézieux, « freinent leur embauche », paraît-il.

Il était exclu de parler des salaires, pour lesquels « les entreprises privées ont fait le job », selon le patron du Medef, en augmentant le salaire moyen de 5,8 %, bien davantage que ne l’a fait l’État-employeur. C’est là au moins un demi-mensonge, car si les salaires dans la fonction publique sont effectivement à la traîne, la réalité de la hausse des salaires dans le privé est loin d’atteindre ne serait-ce que l’inflation officielle, et encore moins la hausse constatée des prix.

Les représentants patronaux ont surtout rappelé leurs lignes rouges. Utiliser son compte épargne-temps pour faire une pause de quelques mois ? C’est hors de question, cela n’est toléré qu’avant le départ en retraite. Conditionner les aides publiques à la hausse des salaires ? Roux de Bézieux « ne sait même pas ce que cela veut dire ». Quant à, par exemple, indexer les salaires sur les prix, il s’agit là d’un des sujets « sur lesquels les positions sont trop antagonistes », et dont il est donc exclu de discuter.

Raison de plus pour les travailleurs de recourir à leurs propres forces pour l’imposer !

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