Gaz : matière à spéculer24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gaz : matière à spéculer

Le tarif réglementé du gaz, qui est encore appliqué à 2,6 millions d’usagers, cessera d’exister le 1er juillet. C’est l’effet de la loi Pacte de 2019, qui prévoit un basculement obligatoire sur une offre dite de marché.

Cette énergie va donc être encore plus soumise aux aléas de la spéculation.

À l’ouverture à la concurrence du marché du gaz, en 2007, l’État avait mis en place un tarif réglementé de vente (TRV) à côté des offres de marché. Loin d’être un tarif accessible et garanti, il est le produit d’un calcul qui indexe les factures sur plusieurs produits boursiers, et non le seul cours du gaz. En effet, en plus de celui-ci, s’ajoutent dans la formule le cours du baril de pétrole, le taux de change entre l’euro et le dollar et d’autres indices énergétiques. Le but affiché du TRV était de lisser l’effet de la spéculation : le gouvernement prétendait que les fluctuations du prix du gaz à la hausse seraient compensées par la baisse des autres titres.

Mais lorsque tous ceux-ci s’envolent en même temps, comme ce fut le cas à partir de l’été 2021, c’est-à-dire bien avant le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, cette affirmation se vaporise. En octobre 2021, le gouvernement a mis en place le fameux « bouclier tarifaire », qui n’a rien à voir avec le TRV, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’une subvention géante aux distributeurs de gaz, que l’État rembourse. Il n’a ainsi jamais été question de contraindre, même un peu, les capitalistes de l’énergie. Par ailleurs, le ministre Le Maire, qui avait déjà relevé de 15 % en janvier le prétendu bouclier tarifaire pour les particuliers, a annoncé récemment sa fin en 2023, sans préciser de date.

Ce qui reste du TRV jus­qu’en juin 2023 ne concerne plus que les petites copropriétés et les particuliers. Ce tarif avait en effet déjà été supprimé pour les entreprises et les grosses copropriétés en 2016. Une chose est certaine : la fin du tarif réglementé va rendre le fait de se chauffer encore plus dépendant de la spéculation.

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