G7 : le sommet des brigands24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

G7 : le sommet des brigands

Organisé à Hiroshima au Japon du 19 au 21 mai, le traditionnel sommet du G7 a été, plus ouvertement que d’habitude, une rencontre des brigands impérialistes décidés à soumettre le monde à leurs lois et à leurs intérêts.

La Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping, pourtant deux puissances de taille, n’étaient pas conviées, tout en étant au centre des discussions, tractations et résolutions adoptées lors de ce sommet. D’autres grands pays, dits du « sud global », pour ne pas dire « pays pauvres », comme ­l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie, étaient, eux, invités en simples observateurs à ce sommet des pays riches. L’un des objectifs de ce G7 était de faire pression sur ces États, qui refusent de se laisser enfermer dans une alliance exclusive derrière les États-Unis et tentent de conserver des relations économiques et diplomatiques avec la Russie.

Cette tâche est revenue au président ukrainien ­Zelensky, invité surprise du G7. Il a arraché au président indien la vague promesse « qu’il fera tout son possible pour mettre un terme à la guerre ». Zelensky a surtout obtenu l’accord du président américain Biden, accord jusque-là refusé, pour que les pays européens qui le souhaitent puissent livrer des avions de combat F16 à l’Ukraine, à condition de les déployer « uniquement sur le territoire ukrainien ». Si Macron, qui fait tout ce qu’il peut pour apparaître au centre du jeu, s’est gargarisé d’avoir mis un avion à la disposition de Zelensky, cette annonce de Biden montre, s’il le fallait, que les États-Unis sont les seuls maîtres de la coalition occidentale contre la Russie. Mais ils sont aussi à la manœuvre contre la Chine.

Alors que les puissances impérialistes, États-Unis en tête, ne cessent d’utiliser les mesures protectionnistes, les sanctions et les rétorsions économiques ou financières contre les pays qui ne se soumettent pas assez vite aux intérêts de leurs capitalistes, elles accusent la Chine de pratiquer « la coercition économique ». C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Là encore, l’objectif des dirigeants américains au G7 était d’obliger leurs alliés, européens ou autres, à approuver les sanctions prises contre la Chine.

Déterminés à endiguer le développement économique de la Chine, en refusant par exemple de lui vendre les semi-conducteurs les plus performants, les États-Unis ne veulent pas laisser leurs concurrents européens poursuivre sans limite leurs échanges avec elle. La déclaration de Macron, faite il y a quelques semaines dans l’avion qui le ramenait de Chine, selon laquelle « la France ne doit pas être suiviste des États-Unis à propos de Taïwan », a fait des vagues. Mais la réalité, c’est que les capitalistes occidentaux n’ont d’autre choix que d’obéir pour ne pas être privés du marché américain et du dollar, monnaie internationale, aussi incontournables l’un que l’autre.

Ils prennent donc place dans la coalition, politique et militaire, qui resserre de plus en plus l’étau. Tandis que les sous-marins et navires militaires occidentaux croisent en mer de Chine, c’est cette dernière qui est accusée d’être va-t-en guerre !

Décidément, ce G7 offi­ciellement consacré au maintien de la paix aura rapproché un peu plus le monde d’une guerre généralisée.

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