Plan d’aide aux agriculteurs : soutien aux céréaliers… et aux banques05/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2514.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan d’aide aux agriculteurs : soutien aux céréaliers… et aux banques

Des mesures exceptionnelles ont été annoncées le 4 octobre par Valls et son ministre de l’Agriculture. Il s’agit de quelques aménagements tentant de répondre à la colère des éleveurs et, surtout, d’aides aux céréaliers, dont les intempéries ont affecté les cultures… et les bénéfices. Sur ce plan, les banques seront de toute façon garanties de ne pas faire mauvaise récolte.

Troisième plan en un an, le Plan de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles va consister, notamment, en une enveloppe supplémentaire destinée aux 13 000 producteurs laitiers qui acceptent de diminuer leur production, dans un contexte où la baisse du prix d’achat du lait est attribuée à une surproduction. Cette surproduction est estimée par rapport à la demande solvable, évidemment, et pas en fonction des besoins alimentaires des habitants de la planète. S’ils ont vu leurs bénéfices baisser de plus de 20 % par rapport à une moyenne, dans certaines conditions, les éleveurs pourront aussi bénéficier d’une aide de soutien à la trésorerie.

Mais le cœur du plan vise surtout à venir au secours des céréaliers français, dont le rendement aurait chuté de 30 %, niveau jamais atteint depuis trente ans, en raison des intempéries : pluies et inondations au printemps, suivies d’une sécheresse estivale. Comme leurs collègues russes, ukrainiens et américains battent au même moment des records de production, les cours mondiaux des céréales sont en baisse, et les bénéfices des céréaliers également. Le gouvernement a donc décidé, après leur avoir accordé en juillet des moratoires de cotisations sociales et le dégrèvement de taxes sur le foncier non bâti, de garantir les emprunts que les agriculteurs feront auprès des banques et de les aider à rembourser. Les plus gros, les capitalistes céréaliers, pourront donc continuer à investir grâce à une trésorerie rebondie et à tous les dégrèvements… tombés du ciel. Il n’est qu’à voir la satisfaction de Xavier Beulin, le président de la FNSEA ; les banques sont garanties, les capitalistes du blé aussi.

Quant aux autres, les plus petits, les exploitants fragilisés par la marge de survie de plus en plus réduite que leur laisse la mainmise du système bancaire et des capitalistes de l’agroalimentaire sur l’agriculture, il leur reste, dans le plan Valls-Le Foll, quelques vagues mesures sociales. Et, s’ils refusent la spirale de l’endettement bancaire que le plan leur propose, il leur reste des aides au remplacement temporaire en cas de burn-out, ou même, s’ils jettent l’éponge, des aides à la reconversion professionnelle ou à la préretraite.

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