Macron en Chine : la tension monte, les affaires continuent05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Macron en Chine : la tension monte, les affaires continuent

Fuyant l’impopularité toujours largement partagée de sa réforme des retraites, Macron s’est envolé pour la Chine le 5 avril, pour trois jours de visite officielle.

Il s’est fait accompagner d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans un attelage susceptible de lui donner davantage de poids.

Comme les affaires continuent, et même reprennent dans de nombreux domaines économiques, le commis voyageur des capitalistes français s’est aussi fait accompagner de quelques dizaines de grands et moyens patrons, à moins que ce soit l’inverse. En effet le directeur général d’Airbus avait pris les devants et précédé le chef de l’État : il avait rencontré la veille en Chine de hauts responsables économiques, qui ont ouvert de nouvelles perspectives de développement à son entreprise déjà bien introduite, ne serait-ce qu’avec la commande de 242 appareils en 2022.

D’autres chefs d’entreprise sont allés défendre les intérêts de leurs actionnaires et tenter de renforcer leur présence, en misant sur un redémarrage du marché chinois, après l’abandon par le gouvernement de Xi Jinping de la politique zéro Covid qui l’avait limité. Pour les 2 100 entreprises françaises établies en Chine, cette visite est attendue comme le signal des nouveaux investissements auxquels les dirigeants chinois sont ouverts. Comme l’assure un banquier français de Shangaï, « il y a une dynamique, et des groupes étrangers qui sont en Chine depuis longtemps savent en profiter ».

Si les PDG d’EDF et d’Alstom auront dû limiter leurs appétits, en raison du nombre de centrales nucléaires et de trains à grande vitesse construits directement par la Chine, leurs collègues ne seront à coup sûr pas repartis les mains vides.

D’autres objectifs de la visite étaient recherchés en matière de géopolitique. L’un, affiché, est de tenter d’isoler davantage Poutine, en amarrant la Chine à l’économie européenne. L’autre, moins affiché, est pour les représentants européens de s’ancrer au marché chinois avant que les sanctions des États-Unis ne rendent l’entreprise plus difficile. Les temps changent, et de tels objectifs semblent moins aisés à atteindre qu’à l’époque où l’un des prédécesseurs de Macron, Giscard d’Estaing, les défendait au cours d’une chasse à l’ours avec les dirigeants chinois.

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