Agglo – Lannion : neuf jours de grève05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Agglo – Lannion : neuf jours de grève

La grève à LTC (Lannion Trégor Communauté) a démarré le mardi 21 mars, deux jours avant la journée sur les retraites qui promettait d’être bien suivie.

L’initiative est venue de la majorité des agents du service de la collecte des ordures ménagères, rejoints très rapidement par une bonne partie de ceux des bus, puis des déchetteries, de la voirie et des jardins, ainsi que par quelques collègues de l’eau et l’assainissement.

II y a deux mois, à la suite d’une pétition de la CGT réclamant une augmentation de 300 euros du régime indemnitaire, signée par plus de 300 agents sur les 850 que compte l’Agglo, ils avaient obtenu une augmentation de 60 euros brut pour les catégories B et C, et de 30 euros brut pour les A. Depuis l’annonce de cette augmentation, beaucoup trouvaient que le compte n’y était pas du tout, et le mouvement sur les retraites a été en fait le déclencheur d’un coup de colère. Et si les éboueurs ne se voyaient pas « bosser deux ans de plus au cul des bennes », une grande majorité d’entre eux voulaient surtout en découdre avec la direction pour une augmentation de 100 euros net.

À plusieurs reprises, le directeur général puis le président sont venus au piquet, soûlant les grévistes avec des chiffres sans entamer leur détermination. Les grévistes ont continué à se réunir une à deux fois par jour en assemblée générale pour discuter largement de tous les problèmes.

Jeudi 23 mars, accompagnés des jeunes de l’IUT, se rendant au lieu de la manifestation prévue par l’intersyndicale, les grévistes scandaient : « Augmentez les salaires, pas l’âge de la retraite ». Le lendemain, le président est revenu proposer un donnant-donnant, dans le style : « Vous allégez le blocage et on va voir ce qu’on peut faire », suivi d’une proposition de rencontre avec tous les syndicats, alors que la CFDT n’avait pas pris part au mouvement. Le tollé étant général, il a alors accepté de recevoir « vos représentants » en début de semaine prochaine. Une délégation de quatorze grévistes, deux délégués syndicaux, trois syndiqués et neuf salariés du rang a alors été élue.

Lors de la réunion du mercredi 29 mars, le président a d’abord proposé une prime exceptionnelle de 300 euros brut pour tous les agents, versée sur la paie de juillet. Après une consultation des grévistes et leur refus, il y a ajouté le paiement de cinq jours de grève, l’étalement des quatre autres jours sur six mois, ainsi que la reprise des négociations sur le régime indemnitaire à partir d’octobre.

Les grévistes se sont immédiatement retrouvés et ont fait leurs calculs. Bien conscients de ne pas avoir gagné grand-chose, certains disant même « n’avoir rien perdu », ils ont voté à la majorité (46 sur 52) la reprise du travail pour le lendemain. Beaucoup étaient contents malgré tout de la semaine passée ensemble, d’avoir eu le temps de discuter et de mieux se connaître, et surtout satisfaits d’avoir mené la grève en en ayant tous été les acteurs, collectivement, et d’un bout à l’autre, à travers les assemblées générales.

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