RATP : aux bus, marche ou grève !05/10/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/10/P15_manifestation_du_29_09_2022_a_Paris_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : aux bus, marche ou grève !

Parmi les conducteurs de bus de la RATP, la grève du 29 septembre a été plus suivie que lors des journées de mobilisation interprofessionnelle habituelles.

Illustration - aux bus, marche ou grève !

Comme ailleurs, les salaires fondent sous l’effet de l’inflation, mais il s’agit aussi d’une réaction à la brutale dégradation des conditions de travail depuis le 1er août.

N’étant pas parvenue à faire cautionner par les syndicats son projet, qu’elle justifiait par la future ouverture à la concurrence en 2025, la direction a décidé de passer en force. Empêchée de supprimer les six jours de repos qu’elle convoitait, elle a néanmoins allongé le travail de près de 50 minutes par jour, lissé sur trois mois le décompte des heures supplémentaires et supprimé la prime de service en deux parties. Alors qu’un service commencé le matin ne pouvait s’achever après 14 heures, les conducteurs se retrouvent sans temps de repas au cours de leur journée de travail.

Un service sur quatre n’est plus assuré faute de conducteurs, des enfants qui vont en cours ne peuvent monter faute de place, des lignes repassent en mode vacances scolaires au moment où les cours reprennent, les voyageurs sont excédés : toutes choses que direction et médias mettent sur le dos des travailleurs de la RATP, accusés de frauder la Sécurité sociale par les arrêts maladie, ou des chômeurs refusant des emplois avec des salaires d’embauche de 2 200 euros par mois.

En réalité, les embau­ches se font à plusieurs centaines d’euros de moins : il faut des années et des années de travail avant de parvenir à ce salaire, et la RATP a longtemps stoppé les recrutements, en tablant sur les suppressions de postes permises par la hausse du temps de travail. Les démissions et abandons de poste entraînés par la dégradation des conditions de travail ont même triplé en l’espace d’une année.

Dans plusieurs dépôts, des conducteurs débrayent 59 minutes plusieurs fois par semaine depuis début septembre, et de nombreux autres roulent la boule au ventre. Ceux du dépôt de Saint-Maur ont poursuivi la grève au-delà du 29 septembre, tout comme de petites minorités d’autres dépôts, qui aspirent à ce qu’un réel mouvement de grève et de mobilisation éclate. Ce sont eux qui pourront jouer un rôle pour entraîner les plus hésitants, laissés sans perspective par des syndicats qui s’appuient sur le pessimisme ambiant pour ne proposer aucun plan d’action aux travailleurs.

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