Ce projet prévoit d’attaquer encore davantage les droits des chômeurs, et donc ceux de tous les travailleurs, alors qu’il y a un an les conditions d’indemnisation avaient déjà été durcies.

Le gouvernement dit vouloir moduler les indemnisations en fonction de la conjoncture, les indemnités de chômage pouvant être revues à la baisse dans les périodes où la situation de l’emploi serait jugée favorable. D’après la propagande gouvernementale et patronale, ce serait le cas actuellement puisque de nombreux secteurs manquent de bras. Les chômeurs seraient donc sommés d’accepter ce qu’on leur propose, sous peine de se retrouver à vivre avec presque rien : plâtrier ou maçon même si on a des problèmes de dos, serveur ou aide à domicile, même si on a une formation d’électricien.

Le Modem et le parti Les Républicains veulent encore aggraver les choses. Le MoDem propose un amendement pour contraindre les salariés en CDD à qui le patron proposerait un CDI de même nature à l’accepter. Le parti Les Républicains de son côté veut que la loi assimile les abandons de poste à des démissions, pour les rendre inéligibles à une indemnisation chômage. C’est donc à qui se montrera le plus antiouvrier.

Si La France insoumise a présenté une motion de rejet, elle dénonce surtout la méthode. Ce texte « accorde les pleins pouvoirs au gouvernement pour fixer les règles de l’Assurance chômage sans jamais revenir devant [l’Assemblée] ni les partenaires sociaux », a déclaré le député LFI de Haute-Garonne Hadrien Clouet. Mais que cette réforme soit appliquée après avoir été discutée longuement au Parlement, ou après des discussions tout aussi longues avec les dirigeants syndicaux, cela ne changera rien pour les travailleurs dont elle fera reculer les droits.

Cette réforme est une attaque de plus, et une attaque contre tous les travailleurs : ceux qui sont au chômage, qui seront poussés à accepter n’importe quel travail, payé à n’importe quel tarif, comme ceux qui ont un emploi, car le patronat en profitera pour baisser tous les salaires. Pour se défendre contre les attaques de plus en plus virulentes du patronat, qu’ils soient du public ou du privé, intérimaires ou en CDI, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur la force qu’ils représentent, celle d’une classe qui fait tout fonctionner dans cette société.