Camaïeu : licenciements pour plus de profit05/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2827.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Camaïeu : licenciements pour plus de profit

Mercredi 28 septembre, le tribunal de commerce de Lille a prononcé la liquidation judiciaire de la chaîne de vêtements Camaïeu, entraînant la fermeture de 514 magasins en France, et le licenciement de 2 600 personnes.

Michel Ohayon, patron de la Financière immobilière bordelaise, a racheté Camaïeu en 2020, après 22 magasins Galeries Lafayette en 2018, 175 magasins La Grande Récré et Jouetland en 2019, ainsi que Go Sport et Gap. Sa fortune était évaluée à 750 millions en 2019 et à 1,1 milliard en 2022 par le magazine Challenges, qui le classait 104e des plus grosses fortunes du pays.

Au moment du rachat de Camaïeu, l’entreprise était très endettée, et le nouveau patron a prétendu qu’il allait la remettre en selle. Il a commencé par fermer plus de 100 magasins, et a licencié 500 salariés. Il s’est depuis fait prêter près de 20 millions par l’État, et a obtenu 20 millions supplémentaires d’effacement de dettes sociales et fiscales, sous prétexte des difficultés dues à l’épidémie de Covid. Pendant le Covid, il a continué à endetter l’entreprise en refusant de payer les loyers, ainsi que certains fournisseurs.

En septembre, Michel Ohayon demandait un redressement judiciaire, prévoyant la fermeture de 208 magasins et la suppression de centaines d’emplois, et il réclamait de nouvelles aides de l’État pour payer les dettes de l’entreprise.

Finalement, l’État n’a pas voulu financer à nouveau l’entreprise, et le tribunal a mis Camaïeu en liquidation. Dans la salle du tribunal, la rage des travailleuses a éclaté contre le patron : « On aura ta peau, escroc ! », « Et nos familles ? » Les salariés sont licenciés, alors que la fortune personnelle de Michel Ohayon et les bénéfices du groupe permettraient de continuer à payer leurs salaires. Le patron, lui, pourra continuer à s’enrichir en toute tranquillité.

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