Gaz, électricité : l’État protège les intérêts des grands groupes05/10/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/10/P3-1_Sous_la_douche_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Gaz, électricité : l’État protège les intérêts des grands groupes

En France, les hausses des tarifs de l’énergie perturbent le fonctionnement de plus en plus d’entreprises. Duralex et Arc International ont annoncé qu’ils suspendaient leur production de verre, d’autres entreprises ralentissent ou arrêtent leur production, comme certaines usines d’engrais.

Illustration - l’État protège les intérêts des grands groupes

Dans l’agroalimentaire, le groupe sucrier ­Cristal Union a imposé aux planteurs de betteraves d’avancer leur récolte pour produire du sucre avant l’augmentation des tarifs et les éventuelles coupures de l’hiver, même si cela entraîne une baisse du rendement sucrier. Dans le textile, le fabricant de jeans « 1083 » vient de décider d’arrêter sa production certains jours de semaine car sa facture d’électricité a plus que doublé.

Pour les grands groupes, l’État a déjà mis la main à la poche. Il paye l’essentiel des salaires des travailleurs mis au chômage partiel. Et il a, par exemple, annoncé 40 à 50 millions d’euros d’aides pour la fonderie Aluminium Dunkerque.

Pour les plus petites entreprises et pour les artisans, le gouvernement annonce surtout de bons conseils. Macron s’est adressé à eux en disant : « En ce moment, quand vous êtes une petite et moyenne entreprise, une collectivité locale, un bailleur social, on vous propose des prix de l’électricité pour renégocier vos contrats à des prix fous. Ne les signez pas aujourd’hui ! » Et il a ajouté : « dans les prochaines semaines, on va veiller collectivement, en Européens, avec les Américains et d’autres, à retrouver des prix plus raisonnables. »

La réalité est tout au contraire celle de la guerre commerciale entre grands pays capitalistes autour des prix de l’énergie, une guerre que la population paiera et a déjà commencé à payer. Face aux hausses de prix et aux risques de pénuries, le gouvernement saura certainement faire ses choix. Et s’il y a des coupures, l’État fera en sorte qu’elles frappent les particuliers et les collectivités locales d’abord, les petites entreprises ensuite, et épargnent les grands groupes. Le grand patronat se charge d’ailleurs déjà de faire savoir qu’il ne doit en aucun cas y perdre de l’argent : les aides de l’État devront être là pour compenser les pertes.

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