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- Lutte ouvrière n°2827
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Leur société
HLM : pénurie à tous les étages
Le congrès des organismes HLM, fin septembre, où le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, est venu faire un tour, essuyant nombre de critiques, n’a apporté aucune perspective d’amélioration du logement populaire.
La fondation Abbé-Pierre chiffre à 4 millions le nombre de personnes mal logées ou pas logées du tout en France, et à 14,6 millions le nombre de celles qui sont fragilisées par la crise du logement. Venant s’ajouter à la pénurie générale de logements, qui est depuis longtemps le carburant de la spéculation immobilière, cette année l’inflation a aussi été celle du coût de la construction, qui empêche les ménages modestes de faire construire leur maison et pousse les loyers à la hausse.
Les locataires, qui sont aussi des travailleurs aux salaires insuffisants pour faire face au coût de la vie, prennent en pleine face la réforme des APL – baisse de 5 euros, désindexation de l’inflation, etc. – qui les prive de 4 milliards d’euros par an, comparé à avant 2017.
Le congrès de l’habitat social a constaté que 2,3 millions de personnes sont en attente d’un logement HLM. Beaucoup de freins limitent la construction de logements sociaux en quantité suffisante : ainsi, le prix des terrains en hausse en zone urbaine, les maires de communes cossues ne voulant pas de HLM dans leur ville, etc. Il ne se construit pas plus de 100 000 logements HLM par an en France, et plutôt autour de 85 000 ces dernières années. Dans le même temps, d’anciens HLM sont détruits pour cause de vétusté. La pénurie n’est pas près de prendre fin.
Face à cette catastrophe sociale, qu’a annoncé le ministre aux responsables des organismes HLM ? Qu’il leur fallait « construire plus de logements », sans annoncer aucun moyen supplémentaire.
En fait l’État leur retire même des moyens, en s’apprêtant à ponctionner 300 millions d’euros sur le budget d’Action logement, anciennement 1 % patronal, censé loger les salariés. Ce n’est pas la première fois qu’un tel détournement de fonds a lieu.
La présidente d’un autre organisme, l’Union sociale pour l’habitat, Emmanuelle Cosse, qui fut ministre du Logement de Hollande, a supplié en vain l’actuel gouvernement de faire en faveur du logement social les gestes dont elle s’était abstenue quand elle était au pouvoir.
Le ministre actuel, Olivier Klein, est l’ancien maire de Clichy-sous-Bois, commune pauvre de la région parisienne. Son parcours politique l’a mené du PCF au PS, puis au gouvernement de Macron. Il a sa part de responsabilité à assumer dans l’aggravation de la crise du logement sous les gouvernements de gauche et macronistes.
Il n’y a rien à attendre de ces gens-là, tous respectueux de la propriété capitaliste et des lois du marché, qui sont à la base de la crise permanente du logement pour les classes populaires.